S. f. (Histoire moderne militaire) arme faite en façon de hache, dont se servaient les Francs ; et c'est peut-être de-là que lui vient son nom. Quoiqu'il en sait, la francisque a été seulement en usage dans les temps où les Francs n'accordaient à leurs rois qu'une autorité très-bornée ; ne connaissaient guère leurs souverains dans le camp que comme généraux de soldats conquérants, et ne leur donnaient leur part du butin, que selon que le sort en décidait : on sait là-dessus ce qui arriva à Clovis, après sa victoire sur Siagrius. Ce monarque voulant rendre à un évêque un vase sacré qui avait été pris dans un pillage ; requit de ses troupes qu'il ne fût point compris dans le partage qui s'en devait faire : mais un franc qui regardait cette pieuse libéralité du prince comme une entreprise sur les droits de l'armée, donna un coup de sa francisque sur ce vase, et dit fièrement au roi, qu'il ne disposerait que de ce que le sort lui donnerait à lui-même dans le partage du butin. Clovis, quoique naturellement colere et terrible, fut obligé de dissimuler le chagrin qu'il ressentait de ce refus. N'osant pas alors en tirer raison par l'autorité royale, il eut recours l'année suivante à celle de général, en faisant la revue de ses troupes au champ de Mars ; dans cette revue, il ne se contenta pas de reprimander ce soldat, sous prétexte que ses armes étaient mal en ordre, il lui arracha sa francisque, la jeta par terre, prit la sienne, et lui en fendit la tête, en lui disant, Souviens-toi du vase de Saissons : action bien indigne d'un prince qui, en se faisant chrétien, aurait dû apprendre à pardonner ou plutôt à être juste. (D.J.)