Imprimer
Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Art militaire
S. m. (Artillerie) en France est celui qui sert à charger le canon, avec l'aide des soldats commandés pour le service des batteries.

Il n'y a personne actuellement qui ait le simple titre de canonier dans l'artillerie, parce qu'on se sert de soldats de Royal-artillerie, pour faire les fonctions de canonier.

Il y en a eu autrefois des compagnies particulières, mais elles ont été incorporées dans Royal-artillerie, en conséquence de l'ordonnance du 5 Février 1720, Voyez ARTILLERIE.

L'art du CANONIER est la manière de tirer le canon et les mortiers, c'est-à-dire de les charger, de les pointer, et d'y mettre le feu avec toute la justesse et promptitude possibles.

L'art du canonier se considère quelquefois comme une partie de l'art militaire, et quelquefois comme une partie de la Pyrotechnie. Voyez ART MILITAIRE et PYROTECHNIE.

Cet art enseigne à connaître la force et l'effet de la poudre, les dimensions des pièces d'artillerie, et les proportions de la poudre et du boulet dont on les charge, aussi bien que la manière de les manier, charger, pointer, nettoyer, et rafraichir. Voyez POUDRE-A-CANON, CHARGE, POINTER, EPONGE, etc.

Il y a quelques parties de cet art qui sont du ressort des Mathématiques ; savoir, la manière de pointer un canon sur un angle donné, et de calculer sa portée ; ou de pointer et de diriger le canon de manière qu'il atteigne le but. Voyez PROJECTILE.

Les instruments principaux dont on se sert dans cette partie de l'art du canonier, sont la règle du calibre ou verge sphéréométrique, le quart de cercle, et le niveau. Pour ce qui est de la manière de se servir de ces instruments, consultez les articles CALIBRE, NIVEAU, et QUART DE CERCLE.

La ligne que décrit le boulet, ou la route qu'il tient en sortant du canon, à quelque hauteur qu'il ait été pointé, se trouve être la même que celle de tous les autres projectiles, savoir une parabole (Voyez PARABOLE) ; c'est pourquoi les lois particulières que l'on observe dans le mouvement ou dans la volée du boulet, sa vitesse, son étendue, etc. avec les règles pour atteindre le but, se trouvent sous l'article PROJECTILE.

Maltus, ingénieur anglais, passe pour celui qui a enseigné le premier, en 1634, la manière de se servir des mortiers suivant des règles : mais toutes ses connaissances n'étaient fondées que sur des expériences et tentatives ; il n'avait aucune idée de la ligne courbe que décrit le boulet sur son passage, ni de la différence de sa portée, suivant les différentes hauteurs auxquelles on pointe le canon.

Avant que M. Blondel eut donné son livre de l'art de jeter les bombes, la plupart des canoniers ne se conduisaient par aucunes règles en servant les batteries ; s'ils ne frappaient point au but, ils haussaient ou baissaient la pièce, jusqu'à ce qu'elle se trouvât pointée juste : cependant il y a pour toutes ces opérations des règles certaines, fondées sur celles de la Géométrie, et desquelles nous sommes redevables à Galilée, ingénieur du grand-duc de Toscane, et à son disciple Torricelli. Voyez BOMBE, etc. (Q)




Affichages : 1275