S. m. (Art militaire) était autrefois un chiffon de soie envergé au bout d'une pique, de manière qu'il tournait comme une girouette, et s'étendait au moyen du vent et de l'agitation : c'est delà peut-être qu'il a pris sa dénomination à l'exemple des vexillationes des Romains. Les étendards étaient de toutes sortes de formes et de couleurs, au choix des chefs des différentes troupes de cavalerie ; aujourd'hui ils sont tous de satin brodé d'or ou d'argent, et de soie, larges d'un pied en carré, fixés sur une lance.

" Il y aura dorénavant dans chaque escadron de cavalerie deux étendards de la livrée de mestre de camp. Sa majesté veut qu'aux étendards où il n'y aura pas de fleurs-de-lis, il y ait du côté droit un soleil, et que la devise du mestre de camp soit seulement sur le revers ; lesquels deux étendards seront portés par les cornettes des deux plus anciennes compagnies de chaque escadron ". Ordonn. du 1 Février 1689. Voyez DRAPEAU.

Pendant la paix il n'y a point de cornettes attachées aux régiments de cavalerie, et ce sont les lieutenans qui portent les étendards. Une lettre du 7 Aout 1731 ; qu'on trouve dans le recueil de Briquet, règle que c'est aux lieutenans de la compagnie à laquelle chaque étendard est attaché, qui doit le porter.

" Les lances des étendards seront de la longueur de dix pieds moins un pouce, compris le fer, qui est dans le bout d'en-haut, et la douille qui est à celui d'en-bas, en sorte qu'elles soient toutes uniformes ". Ordonn. du 7 Mars 1684.

Il est aussi ordonné de mettre au bout de la lance une écharpe de taffetas blanc.

Le salut de l'étendard se fait en baissant la lance doucement, et en la relevant de même.

Ce salut est dû au roi, à la reine, aux enfants de France, aux princes du sang et légitimés, aux maréchaux de France, au colonel général et au général de l'armée ; on ne le doit au mestre de camp général et au commissaire, qu'à l'entrée et à la sortie de la campagne, Briquet, t. 99.

En terme de Marine, ce qu'on nomme pavillon sur les vaisseaux s'appelle étendard sur les galeres. L'étendard royal est celui de la réale ou de la galere commandante.

De tous les temps il y a eu des signaux muets pour distinguer les troupes, les guider dans leurs marches, leur marquer le terrain et l'alignement sur lequel elles doivent combattre, régler leurs manœuvres, mais plus particulièrement pour les rallier et réformer en cas de déroute. Ces signaux ont changé, suivant les temps et les lieux, de figure et de nom. Mais comme nous désignons d'une manière générale par le seul mot d'enseigne, toutes celles dont on a fait usage en France depuis le commencement de la monarchie ; ainsi les anciens comprenaient sous des termes génériques tous leurs signaux muets à quelques troupes qu'ils appartinssent, et quelle que put être leur forme (a) ; les mêmes termes avaient encore chez eux comme chez nous, outre une signification générale, leur application particulière. Chez les Romains par exemple qui se servaient indifféremment des mots signum et vexillum, pour désigner toutes sortes d'enseignes ; le premier mot signifiait néanmoins d'une manière expresse les enseignes de l'infanterie

(a) Sait qu'ils fussent de relief, bas-relief, en images ou étoffes unies.

(b) légionnaire, et le second celles des troupes de cavalerie. Nous distinguons de même nos enseignes en deux espèces, nous conservons le nom d'enseigne à celles dont on se sert dans l'infanterie ; nous appelons étendards, guidons, cornettes, les enseignes affectées aux gens de cheval.

Il y a toute apparence que dans les commencements les choses les plus simples et les plus aisées à trouver, servirent de signes militaires. Des branches de feuillages, des faisceaux d'herbes, quelques poignées de chacune, furent sans-doute les premières enseignes : on leur substitua dans la suite des oiseaux, ou des têtes d'autres animaux, mais à mesure que l'on se perfectionna dans la guerre, on prit aussi des enseignes plus composées, plus belles, et l'on s'attacha à les faire d'une matière solide et durable, parce qu'elles devinrent des marques distinctives et perpétuelles pour chaque nation. On mit encore au rang des enseignes les images des dieux, (c) les portraits des princes, des empereurs (d), des Césars (e), des grands hommes, et quelquefois ceux des favoris (f).

On adopta aussi des figures symboliques : les Athéniens avaient dans leurs signes militaires la chouette, oiseau consacré à Minerve ; les Thébains, le sphinx ; d'autres peuples ont eu des lions, des chevaux, des minotaures, des sangliers, des loups, des aigles.

L'aigle a été l'enseigne la plus commune de l'antiquité : celle de Cyrus et des autres rois de Perse dans la suite, était une aigle d'or aux ailes éployées, portée au sommet d'une pique. L'aigle devint l'enseigne la plus célèbre des Romains : elle était de même en relief posée à l'extrémité d'une pique (g) sur une base ou ronde triangulaire, tenant quelquefois un foudre dans ses serres ; sa grosseur n'excédait pas celle d'un pigeon : ce qui parait conforme au rapport de Florus (h), qui dit qu'après la défaite de Varus, un signifer en cacha une dans son baudrier.

L'on sait que chez les Romains le nombre des aigles marquait exactement le nombre des légions ; parce que l'aigle en était la première enseigne. Les manipules avaient aussi leurs enseignes ; elles ne consistèrent d'abord qu'en quelques poignées de foin qu'on suspendait au bout d'une longue perche, et c'est de-là, dit Ovide, qu'est venu le nom que l'on donna à ces divisions de l'infanterie légionnaire.

Pertica suspensos portabat longa maniplos

Unde maniplaris nomina miles habet.

Ovid. l. III. fastorum.

Dans les temps postérieurs, ces marques de l'ancienne simplicité firent place à d'autres plus recherchées, dont on voit la représentation sur les médailles et les monuments qui se sont conservés jusqu'à nous : c'était une longue pique traversée à son extrémité supérieure d'un bâton en forme de T, d'où pendait une espèce d'étoffe carrée. Voyez Montfaucon, Lipse, etc. La hampe de la pique portait dans sa longueur des plaques rondes ou ovales, sur lesquelles on appliquait les images des dieux, des empereurs, et des hommes illustres. Quelques-uns de ces signes sont terminés au bout par une main ouverte ; il y en a qui sont ornés de couronnes de laurier, de tours et de portes de villes ; distinction honorable accordée aux troupes qui s'étaient signalées dans une bataille, ou à la prise de quelque place.

L'étendard de la cavalerie nommé vexillum ou cantabrum, n'était qu'une pièce d'étoffe précieuse d'environ un pied en carré, que l'on portait de même au bout d'une pique terminée en forme de T.

Les dragons ont encore servi d'enseignes à bien des peuples. Les Assyriens en portaient. Suidas (i) cite un fragment qui donne le dragon pour enseigne à la cavalerie indienne : il y en avait un sur mille chevaux ; sa tête était d'argent, et le reste du corps d'un tissu de soie de diverses couleurs. Le dragon avait la gueule béante, afin que l'air venant à s'insinuer par cette ouverture enflât le tissu de soie qui formait le corps de l'animal, et lui fit imiter en quelque sorte le sifflement et les replis tortueux d'un véritable dragon.

Selon le même Suidas, les Scythes eurent pour enseignes de semblables dragons. Ces Scythes paraissent être le même peuple que les Goths, à qui l'on donnait alors ce premier nom. On voit ces dragons sur la colonne trajane dans l'armée des Daces ; il n'est pas douteux que l'usage n'en ait été adopté par les Perses (k), puisque Zénobie leur en prit plusieurs.

Après Trajan, les dragons devinrent l'enseigne particulière de chaque cohorte, et l'on nomma dragonnaires ceux qui les portaient dans les combat. Cet usage subsistait encore lorsque Végece (l. II. c. xij.) composa son excellent abrégé de l'art militaire.

On prit enfin des enseignes symboliques, comme des armes, des devises, et des chiffres ; les uns étaient ceux des princes, ceux des chefs ou d'autres affectés aux troupes.

L'honneur a fait de tous les temps une loi capitale du respect et de l'attachement des peuples pour leurs enseignes : quelques-uns ont poussé ce sentiment jusqu'à l'idolatrie ; et pour ne parler que des Romains, on sait qu'ils se mettaient à genoux devant les leurs, qu'ils juraient par elles, qu'ils les parfumaient d'encens, les ornaient de couronnes de fleurs, et les regardaient comme les veritables dieux des légions ; hors les temps de guerre, ils les déposaient dans les temples. Comme il y avait une grande infamie à les perdre, c'était aussi une grande gloire que d'en prendre aux ennemis ; aussi préférait-on plutôt de mourir, que de se les laisser enlever ; et quiconque était convaincu de n'avoir pas défendu son enseigne de tout son pouvoir, était condamné à mourir : la faute rejaillissait même sur toute la cohorte ; celle qui avait perdu son enseigne était rejetée de la légion et contrainte à demeurer hors de l'enceinte du camp, et réduite à ne vivre que d'orge jusqu'à ce qu'elle eut

(b) Le mot vexillum désignait encore les enseignes des troupes fournies par les alliés de Rome : ce n'est pas qu'on ne s'en servit quelquefois pour exprimer les enseignes de l'infanterie romaine ; car toutes ces choses sont assez souvent confondues.

(c) Les Egyptiens firent tout le contraire ; ils mirent au rang de leurs dieux les animaux dont la figure leur avait servi d'enseigne.

Diodore dit que les Egyptiens combattant autrefois sans ordre, et étant souvent battus par leurs ennemis, ils prirent enfin des étendards pour servir de guides à leurs troupes dans la mêlée. Ces étendards étaient chargés de la figure de ces animaux qu'ils révèrent aujourd'hui : les chefs les portaient au bout de leurs piques, et par-là chacun reconnaissait à quel corps ou à quelle compagnie il appartenait. Cette précaution leur ayant procuré la victoire plus d'une fais, ils s'en crurent redevables aux animaux représentés sur leurs enseignes ; et en mémoire de ce secours, ils défendirent de les tuer, et ordonnèrent même qu'on leur rendit les honneurs que nous avons vu. Liv. I. parag. II. Tom. p. 183. de la trad. de L. Terrasson.

(d) Tacite, Annal. I. liv. parle des images de Drusus.

(e) Suétone, vie de Caligula, chap. XIVe dit du roi des Parthes : transgressus Euphratem, aquilas et signa romana Caesarumque imagines adoravit.

(f) Il est dit dans la vie de Tibere, que cet Empereur fit des largesses aux légions de Syrie, parce qu'elles étaient les seules qui n'eussent pas admis les images de Séjan au nombre de leurs enseignes militaires.

(g) Xénophon, liv. VII. de la Ciropédie.

(h) Liv. IV. chapit. XIIe Signa et aquilas duces adhuc barbari possident. Tertiam signifer, priùs quam in manus hostium veniret, evulsit ; mersamque intrà baltei sui latebras gerents, in cruentâ palude sic latuit.

(i) Suidas, in verbo Indi.

(k) In vopisco.

réparé sa honte par des prodiges de valeur. Jamais les Romains ne firent de traités de paix que sous la condition que leurs enseignes leur fussent rendues : de-là les louanges d'Auguste par Horace (l), cet empereur s'étant fait restituer les enseignes que les Parthes avaient pris à Crassus.

Il faudrait des volumes entiers pour rapporter tous les usages des anciens sur les enseignes ; encore ne pourrait-on pas toujours se flatter d'avoir démêlé la vérité dans ce chaos de variations successives qui ont produit à cet égard une infinité de changements dans les pratiques de toutes les nations. Quelles difficultés n'éprouvons-nous pas seulement pour accorder entr'eux nos propres auteurs (m) sur ce qu'ils ont écrit des enseignes dont on a fait usage dans les différents temps de notre monarchie ?

L'opinion commune est que l'oriflamme est le plus célèbre et le plus ancien de tous nos étendards ; c'était celui de toute l'armée : on croit qu'il parut sous Dagobert en 630, et qu'il disparut sous Louis XI. Les histoires de France en parlent diversement. M. le président Hénault dit que Louis-le-Gros est le premier de nos rois qui ait été prendre l'oriflamme à Saint-Denis. On vit ensuite des gonfalons du temps de Charles II. dit le Chauve, en 840 ; il ordonna aux cornettes de faire marcher leurs vaisseaux sous leurs gonfalons.

Il y eut des étendards en 922. Charles III. dit le Simple en avait un attaché à sa personne dans la bataille de Saissons contre Robert ; celui-ci portait lui-même le sien, et celui de Charles était porté par un seigneur de la plus haute distinction, nommé Fulbert.

Depuis les rois de France ont eu pendant fort longtemps un étendard attaché à leur personne, et distinctif de ceux des troupes ; on l'appelait bannière du roi, pennon royal, ou cornette blanche du roi. D'anciens historiens ont parlé des étendards de Dagobert, de ceux de Pepin ; mais Ducange réfute ce qu'ils en ont dit, et prétend qu'ils n'ont pas existé.

Sous la troisième race, les bannerets et les communes eurent des bannières, et les Chevaliers, bacheliers, écuyers, des pennons.

Le connétable avait aussi une bannière ; il avait droit, en l'absence du roi, de la planter à l'exclusion de tous autres sur la muraille d'une ville qu'il avait prise.

Ce droit était très-considérable ; il occasionna un grand démêlé entre Philippe-Auguste et Richard roi d'Angleterre, lorsqu'ils passèrent ensemble en Sicile. Ce dernier ayant forcé Messine y planta son étendard sur les murailles ; Philippe s'en trouva fort offensé : " Eh quoi, dit-il, le roi d'Angleterre ose arborer son étendard sur le rempart d'une ville où il sait que je suis " ! A l'instant il ordonna à ses gens de l'arracher : ce que Richard ayant su, il lui fit dire qu'il était prêt à l'ôter ; mais que si l'on se mettait en devoir de le prévenir, il y aurait bien du sang répandu. Philippe se contenta de cette soumission, et Richard fit enlever l'étendard. Brantome ne fixe l'origine des étendards de la cavalerie légère que sous Louis XII. il y a cependant apparence qu'il y en avait longtemps auparavant.

Les guidons subsistent depuis la levée des compagnies d'ordonnance sous Charles IX. et sont affectés au corps de la gendarmerie.

Les gardes-du-corps ont des enseignes, et les grenadiers à cheval un étendard ; les gendarmes et les chevaux-legers de la garde du roi ont des enseignes, les mousquetaires ont des enseignes et des étendards ; les dragons ont des enseignes et des étendards, ces deux corps étant destinés à servir et à pied et à cheval.

On dit servir à la cornette, quand on parle du service militaire près de la personne du roi.

Les cornettes sont connus depuis Charles VIII. A la bataille d'Ivri (1590) Henri IV. dit à ses troupes en leur montrant son panache blanc : " Enfans si les cornettes vous manquent, voici le signal du ralliement, vous le trouverez au chemin de la victoire et de l'honneur ".

Il est souvent parlé dans l'histoire de ces temps de la cornette blanche ; c'était l'étendard du roi, ou en son absence celui du général. Il y a encore dans la maison du roi une charge de porte-cornette blanche, et dans la compagnie colonelle du régiment colonel général de la cavalerie une autre charge de cornette blanche. Ducange a prétendu que la cornette blanche du roi a remplacé l'oriflamme vers le règne de Charles VI : mais cela lui a été contesté.

Des étymologistes ont dit que le nom de cornette qu'on a donné aux étendards, vient de ce qu'une reine attacha la sienne au bout d'une lance pour rassembler autour d'elle ses troupes débandées : d'autres prétendent que l'origine de ce nom est tiré d'une espèce de cornette de taffetas, que les seigneurs de distinction portaient sur leur casque ; elle était de la couleur de la livrée de celui qui la portait, pour qu'il put être aisément reconnu des siens, et cela parait plus vraisemblable. Il y avait encore d'autres raisons qui faisaient porter de ces sortes de cornettes, comme pour empêcher que l'ardeur du Soleil n'échauffât trop l'acier de ce casque, et que par cette raison il ne causât des maux de tête violents, ou pour que la pluie ne les rouillât pas, et n'en gâtât pas les ornements qui étaient précieux. Le nom de cornette est resté aux officiers qui portent les étendards. Ce sont les troisiemes officiers des compagnies ; ils se font un principe de ne jamais rendre leur étendard qu'avec le dernier soupir.

Dans l'ordre de bataille, chaque étendard est à-peu-près au centre du premier rang de la compagnie de la droite et de la gauche, où il est attaché. Si l'escadron est formé sur trois rangs, sa place est à la tête de la cinquième fîle en comptant par le flanc ; et si l'escadron est sur deux rangs, il est à la septième file.

Plusieurs officiers de cavalerie ont pensé qu'il serait avantageux de réformer un des deux étendards qu'il y a par escadron, et de les réduire à un seul comme dans les dragons. On ne peut disconvenir qu'à certains égards la réforme d'un étendard ne fût un embarras de moins pour la cavalerie : mais s'il est de la plus grande conséquence que les escadrons soient à la même hauteur pour se couvrir mutuellement les flancs et pour la défense réciproque les uns des autres, et s'il faut nécessairement que les flancs de l'infanterie soient gardés par les ailes de la cavalerie, on sera forcé de reconnaître qu'il est absolument indispensable, pour que tous les corps puissent s'aligner entr'eux, d'avoir deux étendards par chaque escadron.

S'il n'y avait qu'un étendard, il serait possible qu'il n'y eut pas deux escadrons sur le même alignement, et que cependant ils parussent tous ensemble être exactement alignés ; les uns pourraient présenter leur front, et les autres leur flanc dans un aspect tout contraire, de sorte qu'ils seraient à découvert dans leur partie la plus faible : il pourrait encore arriver de ce défaut d'étendard, que l'escadron de la droite de l'aîle droite fût à la juste hauteur du bataillon qui forme la pointe droite de l'infanterie, que cependant le flanc de cette infanterie fût dénué de cavalerie, et qu'il y eut un jour favorable à l'ennemi pour se couler derrière elle, parce que la gauche de l'aîle droite de la cavalerie en serait trop éloignée. Si l'on répond

(l) Et signa nostro restituit Jovi,

Direpta Parthorum superbis

Hostibus. Liv. IV. Ode XV.

(m) Claude Beneton est l'auteur qui en ait écrit le plus au long. Imprimé à Paris. in -12. 1742.

que ce second cas est impossible, parce qu'on ne pourrait former ce dernier escadron de la gauche de l'aîle droite sans s'apercevoir qu'il serait tout à fait hors de l'alignement de l'infanterie, du moins conviendra-t-on que pour remédier à ce défaut dès qu'il sera aperçu, il faudra que l'aîle toute entière se remette en mouvement, afin de se dresser de nouveau ; opération qui fera perdre beaucoup de temps, sans qu'on puisse encore espérer d'y réussir.