Art militaire

S. f. (Art militaire) est l'espèce de petite guerre que fait le soldat lorsqu'il sort du camp pour piller ou marauder. Voyez PILLAGE ET MARAUDE.

S. m. (Artillerie) c'est une petite pièce d'artillerie, dont on se sert particulièrement dans un vaisseau, pour tirer à l'abordage des clous, des serrements, etc. sur un ennemi. Voyez ARTILLERIE et MORTIER.

On les ouvre généralement par la culasse, et leurs chambres pouvant être démontées, on les charge par ce moyen, au lieu d'agir par leur bouche, comme on le fait ordinairement par rapport aux autres armes à feu. Chambers.

S. m. (Art militaire) soldat qui pille. Voyez l'article PILLAGE.
ou EPIEU, s. m. (Art militaire) arme de jet chez les Romains, que portaient les hastaires et les princes. Cette arme avait environ sept pieds de longueur en y comprenant le fer ; le bois de sa hampe était d'une grosseur à être empoigné aisément ; le fer s'avançait jusqu'au milieu du manche, où il était exactement enchâssé et fixé par des chevilles qui le traversaient dans son diamètre. Il était carré d'un pouce et demi dans sa plus grande grosseur ; il perdait insensiblement de son diamètre jusqu'à sa pointe, qui était très-aiguè, et près de laquelle était un hameçon qui retenait cet énorme stylet dans le bouclier qu'il avait percé. M. de Folard pouvait avoir méconnu cette terrible arme de jet, comme presque tous ceux qui en ont parlé. Cet auteur la croit une pertuisane semblable à l'esponton des officiers ; et à la bataille de Régulus, il la donne aux soldats qui formaient la queue des colonnes.

S. m. (Art militaire) celui qui est employé à l'armée pour applanir les chemins, en faciliter le passage à l'artillerie, creuser des lignes et des tranchées, et faire tous les autres travaux de cette espèce où il s'agit de remuer des terres. Il y a des officiers généraux qui veulent avoir un nombre prodigieux de pionniers pour faire la clôture d'un camp, les tranchées d'un siege, l'accommodement des chemins, en un mot, pour ôter toutes fonctions aux soldats de travailler à la terre, parce que, disent-ils, ceux d'aujourd'hui ne peuvent être assujettis à de tels travaux, comme les anciens Romains. Ils ajoutent encore, pour soutenir leur opinion, que le soldat, quand il arrive au quartier, est assez harassé, sans l'employer de nouveau à remuer la terre. Il est à craindre qu'en portant trop loin ce système, on ne vienne à gâter les soldats, en les épargnant trop et mal-à-propos. Il faut leur procurer des vêtements, avoir grand soin d'eux dans les maladies, et lorsqu'ils sont blessés ; mais il faut les endurcir à la peine, et que leurs généraux leur servent d'exemple ; car si vous voulez réduire les soldats à la disette, tandis que vous regorgerez d'abondance, et à travailler, tandis que vous demeurerez dans l'oisiveté, certainement ils murmureront avec raison. Nous ne nions pas cependant qu'on ne doive avoir des pionniers pour accommoder les chemins, et faire passer l'artillerie ; mais cent pionniers suffisent à un grand équipage. Quant à la cloture du camp, le soldat est obligé de la faire, parce que ce travail lui donne le temps de se reposer et de dormir en sûreté. D'ailleurs c'est un ouvrage de trois ou quatre heures ; pour cet effet, toute l'armée doit y travailler, ou au moins la moitié, quand l'ennemi est proche. S'il fallait ne donner cette besogne qu'à des pionniers, il en faudrait dans une armée autant que de soldats : ce qui serait le vrai moyen d'affamer tout un pays, et d'augmenter l'embarras qu'on ne saurait trop diminuer. Quant aux tranchées, les pionniers n'y réussissent guère bien, et lorsque le danger croit, les plus vaillans soldats n'y sont pas de trop ; encore faut-il les animer à ce travail par un gain assuré, des promesses et des récompenses ; car nul argent n'est si bien employé que celui-là. (D.J.)