Fortification

S. f. (Fortification) c'est un nom général dont on appelle toutes les places fortifiées, soit par la nature, soit par l'art.

Ainsi les villes fortifiées, les châteaux, les citadelles, etc. sont des forteresses. M. Maigret a donné un traité de la sûreté et conservation des écrits par le moyen des forteresses, dans lequel il explique leur utilité, leur nombre, et leur situation, pour assurer les frontières et l'intérieur d'un état. " Si l'on ne connait pas bien, dit cet auteur, l'utilité, ou pour mieux dire tous les différents usages des forteresses, on peut négliger d'en faire dans des endroits où on en pourrait tirer de grands avantages. Si on ignore la quantité précisément nécessaire, on se jettera dans des dépenses inutiles, et quelquefois préjudiciables ; ou pour épargner on laissera un passage ouvert à l'ennemi : si on ne sait pas bien distinguer la force que la nature a donnée à de certains lieux, on en méprisera où, avec peu de dépense, on ferait une place plus forte que ne pourraient faire tous les ouvrages inventés par les plus habiles ingénieurs ; ou bien on entreprendra d'en fortifier que l'art ne peut jamais mettre en état de faire une bonne défense. Si on peche dans la grandeur d'une forteresse, dans la figure, dans la solidité et dans la construction de ses ouvrages, elle ne produira jamais tout l'effet qu'on aurait pu s'en être promis ". Préface du livre de M. Maigret.

(LA) s. f. ou l'ART DE FORTIFIER (Ordre encyclopédique, Entendement, Raison, Philosophie ou Science, Géométrie, Architecture militaire , Fortification), consiste à mettre une place ou tout autre lieu qu'on veut défendre, en état de résister avec peu de monde aux efforts d'un ennemi supérieur en troupes, qui vent s'en emparer.

Les ouvrages qu'on construit pour cet effet sont appelés fortifications ; tels sont nos bastions, demi-lunes, ouvrages-à-corne, &c.

Les fortifications sont de différentes espèces, c'est-à-dire qu'elles sont relatives à l'objet auquel on les destine, et aux machines avec lesquelles on peut les attaquer.

FORTIFIER EN-DEDANS, (Fortification) c’est prendre le côté du polygone pour le côté extérieur. Voyez CÔTÉ EXTÉRIEUR et FORTIFIER EN-DEHORS. (Q)

FORTIFIER EN-DEHORS, (Fortification) c'est dans la Fortification faire servir le côté du polygone qu'on se propose de fortifier, de côté intérieur : on dit alors qu'on fortifie en-dehors, parce que les bastions sont véritablement hors du polygone ; on dit au contraire qu'on fortifie en-dedans, lorsque le côté du polygone sert de côté extérieur, les bastions étant alors en-dedans le polygone.

ou FOUGASSE, s. f. (Fortification) c'est dans la guerre des siéges, une mine qui n'a que 6, 8, ou 9 pieds de ligne, de moindre résistance, ou qui n'est enfoncée dans la terre que de cette quantité. Voyez MINE, et LIGNE DE MOINDRE RESISTANCE. (Q)

FOURNEAU

FOURNEAU SUPERFICIEL, terme de Fortification qui signifie la même chose que caisson. C'est une caisse remplie de trois, quatre, cinq ou six bombes, et souvent remplie simplement de poudre. On s'en est servi dans les sièges pour faire sauter les logements du chemin couvert et du fossé sec ; mais ces caissons ne sont plus guère d'usage. On leur a substitué les fougasses. Voyez ci-dev. FOUGASSE ou FOUGADE. (Q)

* FOURNEAU, chez les Bimblotiers faiseurs de dragées pour la chasse ; c'est un massif de maçonnerie qui entoure une chaudière de fer dans laquelle on fond le plomb dont on doit faire les balles ou dragées. Voyez la Planche de la fonte des dragées. C est le fourneau ; A la chaudière, autour de laquelle sont deux anneaux de fer qui garantissent la maçonnerie du fourneau du frottement des moules qui la détruirait en peu de temps ; D l'ouverture par laquelle on met le bois allumé sous la chaudière ; E la cheminée du fourneau par laquelle la fumée du bois qui est sous la chaudière passe dans la grande cheminée F qui couvre tout le fourneau, d'où elle se perd hors de l'attelier ; B une ouvrière assise près du fourneau, et qui tient un moule dans ses mains qu'elle ouvre pour en faire sortir la branche (voyez BRANCHE), qu'elle tire avec des béquettes, sorte de pinces plates ; les branches sorties du moule sont posées à terre sur un ais placé en G à côté de l'ouvrière.