sub. m. terme de rivière et de mer, c'est une espèce de digue faite d'un double rang de pieux joints par des planches, et dont l'intervalle est rempli de terre ; on s'en sert pour détourner l'eau d'une rivière.

On donne aussi le nom de batardeau à une espèce d'échafaud fait de quelques planches qu'on éléve sur le bord d'un vaisseau, pour empêcher l'eau d'entrer sur le pont, lorsqu'on couche le vaisseau sur le côté pour le radouber. (Z)

BATARDEAU (le) est, dans la Fortification, un massif de maçonnerie qui traverse toute la largeur du fossé : on le place ordinairement vis-à-vis les angles saillans des bastions et des demi-lunes, et sur le prolongement des capitales de ces ouvrages.

On fait des bâtardeaux dans les fossés d'une place, pour en retenir l'eau et empêcher qu'elle ne s'écoule par les endroits du fossé qui se trouvent plus bas que les autres.

Pour qu'un bâtardeau soit bon et solide, il doit avoir depuis 15 pieds jusqu'à 18 pieds d'épaisseur. On le construit vis-à-vis les angles saillans des ouvrages de la fortification ; parce que dans tout autre endroit il pourrait servir de couvert à l'ennemi dans le passage du fossé contre le feu de la place. Sa partie supérieure forme une espèce de tait en dos-d'âne, et elle se nomme la cape du bâtardeau. On construit sur le milieu de la cape une petite tour d'environ 6 ou 7 pieds de hauteur, et d'autant de diamètre ; elle sert à empêcher qu'on marche sur la cape, et elle s'oppose ainsi à la désertion des soldats. Voyez un bâtardeau en D, Pl. IV. de Fortific. fig. 3. (Q)