FO, FOé, (Histoire d'Asie) idole adorée sous différents noms par les Chinois idolâtres, les Japonais, et les Tartares. Ce prétendu dieu, le premier de leurs dieux qui soit descendu sur la terre, reçoit de ces peuples le culte le plus ridicule, et par conséquent le plus fait pour le peuple.

Cette idolâtrie née dans les Indes près de mille ans avant Jesus-Christ, a infecté toute l'Asie orientale ; c'est ce dieu que prêchent les bonzes à la Chine, les fakirs au Mogol, les Talapoins à Siam, les lamas en Tartarie ; c'est en son nom qu'ils promettent une vie éternelle, et que des milliers de prêtres consacrent leurs jours à des exercices de pénitence qui effraient la nature humaine : quelques-uns passent leur vie nuds et enchainés ; d'autres portent un carreau de fer qui plie leur corps en deux, et tient leur tête toujours baissée jusqu'à terre. Ils font accroire qu'ils chassent les démons par la puissance de cette idole ; ils opèrent de prétendus miracles : ils vendent au peuple la rémission des péchés ; en un mot leur fanatisme se subdivise à l'infini. Cette secte séduit quelquefois des mandarins ; et par une fatalité qui montre que la superstition est de tous les pays, quelques mandarins se sont fait tondre en bonzes par piété.

Ils prétendent qu'il y a dans la province de Fokien près la ville de Funchuen, au bord du fleuve Feu, une montagne qui représente leur dieu Fo, avec une couronne en tête, de longs cheveux pendants sur les épaules, les mains croisées sur la poitrine, et qu'il est assis sur ses pieds mis en croix ; mais il suffirait de supposer que cette montagne, comme beaucoup d'autres, vue de loin et dans un certain aspect, eut quelque chose de cette prétendue figure, pour sentir que des imaginations échauffées y doivent trouver une parfaite ressemblance. On voit ce qu'on veut dans la Lune ; et si ces peuples idolâtres y avaient songé, ils y verraient tous leur idole. Voyez SUPERSTITION et FANATISME. Art. de M(D.J.)