S. m. terme de Marine et de Rivière ; il désigne l'action de remonter et tirer un vaisseau ou un bâteau ; c'est aussi le chemin destiné à la même opération. Ce chemin pratiqué sur le bord des rivières devrait toujours être tenu libre, conformément aux ordonnances. Cependant il arrive souvent que le halage est interrompu et coupé de larges fossés, sans aucuns ponts praticables. Des riverains ont même planté des arbres ; d'autres ont élevé des barrières, ou bâti des murailles jusque sur les bords des rivières ; et le halage devient si difficile, qu'à quatre pieds d'eau des équipages de bâtiments ont été obligés de haler leur navire au cou. Ceux qui ont des fossés dont l'eau se décharge dans les rivières, loin de pratiquer des passages commodes, se contentent de jeter un petit soliveau large de quatre à cinq pouces, que la marée n'a pas plutôt couvert de vase, que les gens sont exposés au danger de tomber dans les fossés. Si cet accident arrive à un homme de pied, il entraîne nécessairement les autres, toutes les bricoles des haleurs étant frappées sur un même cordage. Le risque s'accrait encore, si on hale de nuit ; si une rivière est très-vaseuse, le passage en est plus glissant.

Cet embarras du halage sur les rivières commerçantes fait un tort considérable aux navigateurs, jette leurs équipages dans un travail excessif, empêche de profiter des marées favorables, et fait échouer ou amortir les bâtiments ; en sorte que dans les temps de foire, les négociants qui attendent leurs marchandises, sont consommés en frais de transport et de décharge.

Tout ce qui concerne les chemins qui servent au halage des bâtiments venans de la mer, est sous la juridiction de l'amirauté.

HALAGE se dit aussi du droit que le roi ou les seigneurs particuliers lèvent sur les marchandises exposées aux foires ou marchés : c'est encore le privilège particulier à quelques communautés d'arts et métiers de la ville de Paris, d'étaler et vendre dans les halles qui leur sont indiquées par leurs statuts. Voyez HALLAGE.

Enfin c'est sur la rivière de Loire le prix dont un maître convient avec les compagnons de rivières, qu'on appelle gobeurs, pour remonter son bateau.