S. m. (Histoire moderne) mot turc, qui signifie tête rouge. Les Turcs appellent les Persans de ce nom depuis qu'Ismaèl Sofi, fondateur de la dynastie des princes qui règnent aujourd'hui en Perse, commanda à ses soldats de porter un bonnet rouge, autour duquel il y eut une écharpe ou turban à douze plis, en mémoire et à l'honneur des douze Imants, successeurs d'Ali, desquels il prétendait descendre.

Vigenere écrit kezeilbais, et il dit que, suivant l'interprétation vulgaire des Persans, les douze plis signifient les douze sacrements de leur loi ; et parce que cela ne le satisfait pas, il en cherche une autre cause, et prétend que c'est un mystère émané de l'antiquité payenne, où les Perses adoraient le feu, dont l'ardeur est dénotée par la couleur rouge, et comme symbolisant au soleil, qu'ils avaient aussi en grande vénération. Il ajoute que ces douze plis désignent les douze mois de l'année et les douze signes où cet astre fait son cours. C'est chercher à plaisir du mystère dans une chose fort simple. Les Persans ont adopté le rouge, parce que c'était la couleur d'Ali, et les Turcs le verd, comme celle de Mahomet.