S. m. (Histoire moderne) est un nom qu'on donne aux prêtres de l'île de Madagascar. Ils sont les maîtres d'école du pays, où ils enseignent l'arabe et l'art d'écrire. Ils ont différents livres, mais qui ne contiennent autre chose que quelques chapitres de l'alcoran, et que quelques récettes de médecine.

Ils sont divisés en différentes classes, qui ont quelque rapport à nos dignités ecclésiastiques : savoir, ombiasses, secrétaires ou médecins ; tibou, soudiacre ; mouladzi, diacre ; faquihi, prêtre ; catibou, évêque ; lamlaemaha, archevêque ; ompitsiculi, prophetes ou devins ; sabaha, calife ou chef de la religion.

Les ompanorates font un grand trafic de talismants et d'autres charmes, qu'ils appellent hitidzi, et qu'ils vendent aux grands du pays. Ils font aussi de petites statues ou images, appelées auli, qu'ils consultent comme des oracles, et auxquelles ils attribuent différentes vertus, comme de rendre riches ceux qui les possédent, de détruire leurs ennemis, etc. Ils ont des écoles publiques où ils enseignent leurs superstitions et leurs sortileges.

Les ompitsiquili font profession de géomancie, et sont souvent consultés sur les maladies et sur le succès des affaires ; ils résolvent toutes les questions qu'on leur propose, par le moyen de quelques figures qu'ils tracent sur une petite table couverte de sable, en observant l'heure, le signe, la planète, et les autres superstitions de cet art, c'est ce que les peuples appellent l'oracle du squille. Les grands ont employé les maléfices de ces imposteurs contre les Français, mais inutilement ; et quand on leur a demandé la raison de cette impuissance, ils se sont contentés de répondre qu'ils n'avaient aucun pouvoir sur les François à cause de la différence de religion. C'est ainsi qu'ils abusent des peuples crédules et ignorants. (G)