ou BEG, s. m. (Histoire moderne) est le gouverneur d'un pays ou d'une ville dans l'empire des Turcs : les Turcs écrivent begh ou bek ; mais ils prononcent bey, qui signifie proprement seigneur, et s'applique en particulier suivant l'usage à un seigneur d'un étendard qu'ils appellent dans la même langue sangiakbeg ou bey : sangiasek, qui chez eux signifie étendard ou bannière, marque celui qui commande en quelque partie considérable d'une province, et qui a un grand nombre de spahis ou de cavalerie sous ses ordres.

Chaque province de Turquie est divisée en sept sangiackis ou bannières, dont chacune qualifie un bey, et tous ces beys sont commandés par le gouverneur de la province, que l'on appelle aussi beghiler, beghi, ou beyler bey, c'est-à-dire seigneur des seigneurs ou beys de la province. Voyez BEGLER-BEG. Ces beys ont beaucoup de rapport aux bannerets que l'on avait autrefois en Angleterre : le bey de Tunis en est le prince ou le roi ; et ce titre équivaut à ce que l'on appelle à Alger le dey.

Dans le royaume d'Alger, chaque province est gouvernée par un bey ou vice-roi, que le souverain établit et dépose à son gré ; mais dont l'autorité dans son département est despotique, et qui dans la saison de recueillir le tribut des Arabes, est assisté d'un corps de troupes qui lui est envoyé d'Alger. Voyages des Shaw.