ou CAPOTS, s. m. pl. (Histoire moderne) c'est ainsi, dit Marca dans son histoire de Béarn, qu'on appelle en cette province, et dans quelques endroits de la Gascogne, des familles qu'on prétend descendues des Visigots qui restèrent dans ces cantons après leur déroute générale. Ce que nous en allons raconter, est un exemple frappant de la force et de la durée des haines populaires. Ils sont censés ladres et infects ; et il leur est défendu, par la coutume de Béarn, sous les peines les plus sévères, de se mêler avec le reste des habitants. Ils ont une porte particulière pour entrer dans les églises, et des sièges séparés. Leurs maisons sont écartées des villes et des villages. Il y a des endroits où ils ne sont point admis à la confession. Ils sont charpentiers, et ne peuvent s'armer que des instruments de leur métier. Ils ne sont point reçus en témoignage. On leur faisait anciennement la grâce de compter sept d'entr'eux pour un témoin ordinaire. On fait venir leur nom de caas Goths, chiens de Goths. Cette dénomination injurieuse leur est restée, avec le soupçon de ladrerie, en haine de l'Arianisme dont les Goths faisaient profession. Ils ont été appelés chiens et réputés ladres, parce qu'ils avaient eu des ancêtres Ariens. On dit que c'est par un châtiment semblable à celui que les Israélites infligèrent aux Gabaonites, qu'ils sont tous occupés au travail des bois. En 1460, les états de Béarn demandèrent à Gaston d'Orléans, prince de Navarre, qu'il leur fût défendu de marcher pieds nuds dans les rues, sous peine de les avoir percés, et enjoint de porter le pied d'oie ou de canard sur leur habit. On craignait qu'ils n'infectassent ; et l'on prétendait annoncer par le pied d'un animal qui se lave sans-cesse, qu'ils étaient immondes. On les a aussi appelés Geziatins, de Giezi, serviteur d'Elisée, qui fut frappé de lepre. Le mot cagot est devenu synonyme à hypocrite.