S. m. (Histoire moderne) c'est ainsi que les Turcs nomment un tribut réglé que doivent payer au grand Seigneur tous ceux qui ne sont point mahométants ; cet impôt est fondé sur l'alcoran, qui veut que chaque personne parvenue à l'âge de maturité paye chaque année treize drachmes d'argent pur, si en demeurant sous la domination mahométane elle veut conserver sa religion. Mais les sultants et les vizirs, sans avoir égard au texte de l'alcoran, ont souvent haussé cette capitation ; elle est affermée, et celui qui est préposé à la recette de ce tribut se nomme haraj-bachi.

Pour s'assurer si un homme est parvenu à l'âge où l'on doit payer le haraj, on lui mesure le tour du cou avec un fil, qu'on lui porte ensuite sur le visage ; si le fil ne couvre pas l'espace qui est entre le bout du menton et le sommet de la tête, c'est un signe que la personne n'a point l'âge requis, et elle est exempte du tribut pour cette année ; sans quoi elle est obligée de payer. Voyez Cantemir, hist. ottomane.