S. m. (Histoire moderne) c'est le nom qu'on donne aux pontifes ou prêtres idolâtres dans le royaume d'Arrakan, aux Indes orientales. Il y a une espèce d'hiérarchie parmi ces prêtres, qui sont de trois ordres différents ; savoir les pungrini, les panjani, et les schoshom, ce qui répond à nos évêques, aux prêtres et aux diacres. Tous ces raulins sont soumis à un souverain pontife, qui est l'arbitre suprême de toutes les matières relatives à la religion. La vénération que l'on a pour lui est si grande, que le roi du pays lui cede la place d'honneur, et ne lui parle qu'avec le plus profond respect. Les pungrini portent sur leur tête une mitre ou un bonnet jaune ; les autres se rasent la tête et sont vêtus de jaune : ils sont obligés de garder le célibat ; et en cas de désobéissance à leurs supérieurs, on les chasse du clergé, et ils deviennent sujets aux mêmes taxes que les laïcs. Lorsqu'un indien tombe malade, on envoie chercher un raulin ou prêtre, à qui l'on a plus de foi qu'au médecin ; ce prêtre dit des prières, et souffle sur le malade ; et lorsque cela ne réussit point, il lui conseille d'offrir un sacrifice à Chaorbaos, c'est-à-dire au dieu des quatre vents. Il consiste à immoler des cochons, de la volaille, et d'autres animaux, que le prêtre est chargé de manger. Ce sacrifice se réitère quatre fois en l'honneur des quatre vents, à-moins que le malade ne meure avant que d'en avoir fait la dépense. Si ces quatre sacrifices ne produisent aucun effet, l'on a recours à une nouvelle cérémonie appelée talagno. On commence par tendre la chambre du malade avec des tapis ; on y dresse un autel sur lequel on place une idole ; on fait danser le malade au son des instruments, jusqu'à ce qu'il tombe en défaillance ; alors on croit qu'il est en conférence avec le dieu. Cet exercice dure pendant huit jours ; si le malade ne peut y suffire, on fait danser un de ses parents en sa place : durant ce temps on ne doit pas manquer de faire grande chère aux prêtres, sans quoi le ciel ne serait point favorable au malade.