LE, (Histoire moderne) en latin lupara, palais auguste des rois de France dans Paris, et le principal ornement de cette capitale. Tout le monde connait le louvre, du-moins par les descriptions détaillées de Brice et autres écrivains.

Il fut commencé grossièrement en 1214 sous Philippe Auguste, et hors de la ville. François I. jeta les fondements des ouvrages, qu'on appelle le vieux louvre ; Henri II. son fils employa d'habiles architectes pour le rendre régulier. Louis XIII. éleva le pavillon du milieu couvert en dôme carré ; Louis XIV. fit exécuter la superbe façade du louvre qui est à l'orient du côté de saint Germain l'Auxerrais. Elle est composée d'un premier étage, pareil à celui des autres façades de l'ancien louvre ; et elle a au-dessus un grand ordre de colonnes corinthiennes, couplées avec des pilastres de même. Cette façade, longue d'environ 88 taises, se partage en trois avant-corps, un au milieu, et deux aux extrémités.

L'avant-corps du milieu est orné de huit colonnes couplées, et est terminé par un grand fronton, dont la cimaise est de deux seules pierres, qui ont chacune cinquante-deux pieds de longueur, huit de largeur et quatorze pouces d'épaisseur.

Claude Perrault donna le dessein de cette façade, qui est devenue par l'exécution, un des plus augustes monuments qui soient au monde. Il inventa même les machines, avec lesquelles on transporta les deux pierres dont nous venons de parler.

L'achevement de ce majestueux édifice, exécuté dans la plus grande magnificence, reste toujours à désirer. On souhaiterait, par exemple, que tous les rez-de-chaussée de ce bâtiment fussent nettoyés et rétablis en portiques. Ils serviraient ces portiques, à ranger les plus belles statues du royaume, à rassembler ces sortes d'ouvrages précieux, épars dans les jardins où on ne se promene plus, et où l'air, le temps et les saisons, les perdent et les ruinent. Dans la partie située au midi, on pourrait placer tous les tableaux du roi, qui sont présentement entassés et confondus ensemble dans des gardes-meubles où personne n'en jouit. On mettrait au nord la galerie des plans, s'il ne s'y trouvait aucun obstacle. On transporterait aussi dans d'autres endroits de ce palais, les cabinets d'Histoire naturelle, et celui des médailles.

Le côté de saint Germain l'Auxerrais libre et dégagé, offrirait à tous les regards cette colonade si belle, ouvrage unique, que les citoyens admireraient, et que les étrangers viendraient voir.

Les académies différentes s'assembleraient ici, dans des salles plus convenables que celles qu'elles occupent aujourd'hui ; enfin, on formerait divers appartements pour loger des académiciens et des artistes. Voilà, dit-on, ce qu'il serait beau de faire de ce vaste édifice, qui peut-être dans deux siècles n'offrira plus que des débris. M. de Marigni a depuis peu executé la plus importante de ces choses, la conservation de l'édifice. (D.J.)

LOUVRE, honneur du, (Histoire de France) on nomme ainsi le privilège d'entrer au louvre et dans les autres maisons royales, en carrosse. En 1607, le duc d'Epernon étant entré de cette manière dans la cour du louvre, sous prétexte d'incommodité, le roi voulut bien le lui permettre encore à l'avenir, quoique les princes seuls eussent ce privilège ; mais il accorda la même distinction au duc de Sully en 1609 ; enfin, sous la régence de Marie de Médicis, cet honneur s'étendit à tous les ducs et officiers de la couronne, et leur est demeuré. (D.J.)