S. f. (Histoire moderne) fêtes ou réjouissances publiques qu'on faisait autrefois à Venise, et dont on tire l'origine de ce qu'autrefois les Istriens, ennemis des Vénitiens, dans une course qu'ils firent sur les terres de ceux-ci, étant entrés dans l'église de Castello, en enlevèrent des filles assemblées pour quelque mariage, que les Vénitiens retirèrent de leurs mains après un sanglant combat. En mémoire de cette action, qui s'était passée au mois de Février, les Vénitiens instituèrent dans leur ville la fête dont il s'agit. On l'y célébrait tous les ans le 2 de Février, et cet usage a subsisté trois cent ans. Douze jeunes filles des plus belles, magnifiquement parées, accompagnées d'un jeune homme qui représentait un ange, couraient par toute la ville en dansant ; mais les abus qui s'introduisirent dans cette cérémonie, la firent supprimer. On en conserva seulement quelques traces dans la procession que le doge et les sénateurs font tous les ans à pareil jour, en se rendant en troupe à l'église de Notre-Dame. Jean-Baptiste Egnat. exempl. illust. virg.