S. f. (Histoire moderne) mot collectif dont on fait usage pour exprimer une quantité considérable de peuple, qui habite une certaine étendue de pays ; renfermée dans de certaines limites, et qui obéit au même gouvernement.

Chaque nation a son caractère particulier : c'est une espèce de proverbe que de dire, leger comme un français, jaloux comme un italien, grave comme un espagnol, méchant comme un anglais, fier comme un écossais, ivrogne comme un allemand, paresseux comme un irlandais, fourbe comme un grec, etc. Voyez CARACTERE.

Le mot de nation est aussi en usage dans quelques universités pour distinguer les supôts ou membres qui les composent, selon les divers pays d'où ils sont originaires. Voyez UNIVERSITE.

La faculté de Paris est composée de quatre nations ; savoir, celle de France, celle de Picardie, celle de Normandie, celle d'Allemagne : chacune de ces nations, excepté celle de Normandie, est encore divisée en tribus, et chaque tribu a son doyen, son censeur, son procureur, son questeur et ses appariteurs ou massiers.

La nation d'Allemagne comprend toutes les nations étrangères, l'Anglaise, l'Italienne, etc.

Les titres qu'elles prennent dans leurs assemblées, actes, affiches, etc. sont pour la nation de France, honoranda Gallorum natio, pour celle de Picardie, fidelissima Picardorum natio ; on désigne celle de Normandie par veneranda Normanorum natio ; et celle d'Allemagne, par constantissima Germanorum natio. Chacune a ses statuts particuliers pour régler les élections, les honoraires, les rangs, en un mot tout ce qui concerne la police de leur corps. Ils sont homologués en parlement, et ont force de loi.

Synode national. Voyez les articles SYNODE et CONCILE.