S. m. (Histoire moderne) c'est la coiffure de la plupart des orientaux et des nations mahométanes. Il consiste en deux parties, savoir le bonnet et le bourlet ou la bande qui est de linge fin, ou de taffetas artistement plié et entortillé autour de la partie inférieure du bonnet.

Ce mot vient de l'arabe dar ou dur, dal ou dul, qui signifie entourer, et de bond ou bend, qui veut dire bande, bourlet, ou écharpe ; de sorte que durband ou turband ou tulbend, ne signifie autre chose qu'une écharpe, ou bande liée en rond, et c'est ce bourlet qui donne la dénomination à tout le turban.

Le bonnet est rouge ou verd, sans bord, tout uni, et plat par dessus, mais arrondi par les côtés, et piqué ou fourré de coton, mais il ne couvre point les oreilles, une longue pièce de linge ou de coton très-fin l'enveloppe depuis le milieu de sa hauteur jusqu'à sa naissance sur le front, et forme une infinité de plis sur le bourlet.

Il y a beaucoup d'art à donner bon air au turban, et parmi les orientaux c'est un commerce ou une profession particulière, comme est parmi nous la fabrique des chapeaux, ou plutôt le métier de coèffeuses.

Les émirs qui se prétendent de la race de Mahomet, portent leurs turbans tout à fait verts, et eux seuls parmi les turcs ont le privilège de l'avoir entièrement de cette couleur, qui est celle du prophète. Ceux des autres turcs sont ordinairement rouges avec un bourlet blanc. Les gens de qualité, et ceux qui aiment la propreté sont obligés de changer souvent de turban.

M. de Tournefort remarque que le turban est à tous égards une coiffure très-commode, elle est même plus avantageuse à la guerre que nos chapeaux, parce qu'elle tombe moins facilement, et peut plus aisément parer un coup de tranchant.

Le turban du grand-seigneur est aussi gros qu'un boisseau, et les Turcs l'ont en si grande vénération qu'à peine osent-ils y toucher. Il est orné de trois aigrettes, enrichi de diamants et de pierres précieuses. Il y a un officier appelé tulbent-oglan, chargé expressément de le garder et d'en avoir soin. Le turban du grand-vizir n'a que deux aigrettes, aussi-bien que ceux de plusieurs officiers qui les portent plus petits les uns que les autres. Quelques-uns ne portent qu'une aigrette, d'autres n'en ont point du tout.

Le turban des officiers du divan est d'une forme particulière, et on l'appelle mugenezek. Nous avons observé que le bourlet du turban des Turcs est de toîle blanche, celui des Persans est de laine rouge et de taffetas blanc rayé de rouge, et ce sont-là les marques distinctives de la religion différente entre ces deux peuples. Voyez MANDIL.

Sophi roi de Perse, qui était de la secte d'Ali, fut le premier qui adopta cette couleur, pour se distinguer des turcs qui sont de la secte d'Omar, et que les Persans regardent comme des hérétiques. Voyez KINIBASCH.

TURBAN, (toilerie de coton) les turbans sont des toiles de coton rayées, bleues et blanches, qui se fabriquent en divers endroits des Indes orientales ; on leur donne ce nom parce qu'elles servent à couvrir ou faire l'habillement de tête qu'on nomme un turban. Elles sont propres pour le commerce de Guinée ; leur longueur n'est que de deux aunes sur une demi - aune de large. Leur véritable nom est des brauls. Dict. du Com. (D.J.)