S. m. (Histoire moderne) espèce de villages mobiles, qui servent d'habitations aux Hottentots. Elles sont ordinairement composées de vingt cabanes, bâties fort près les unes des autres et rangées en cercle. L'entrée de ces habitations est fort étroite. On les place sur les bords de quelques rivières. Les cabanes sont de bois ; elles ont la forme d'un four, et sont recouvertes de nattes de jonc si serrées que la pluie ne peut point les pénétrer. Ces cabanes ont environ 14 ou 15 pieds de diamètre ; les portes en sont si basses que l'on ne peut y entrer qu'en rampant, et l'on est obligé de s'y tenir accroupi faute d'élévation : au centre de la cabane est un trou fait en terre qui sert de cheminée ou de foyer, il est entouré de trous plus petits qui servent de sieges et de lits. Les Hottentots vont se transporter ailleurs, lorsque les pâturages leur manquent, ou lorsque quelqu'un d'entr'eux est venu à mourir d'une mort violente ou naturelle. Chaque kraal est sous l'autorité d'un capitaine, dont le pouvoir est limité. Cette dignité est héréditaire ; lorsque le capitaine en prend possession, il promet de ne rien changer aux lois et coutumes du kraal. Il reçoit les plaintes du peuple, et juge avec les anciens les procès et les disputes qui surviennent. Les capitaines, qui sont les nobles du pays, sont subordonnés au konquer. Voyez cet article. Ils sont aussi soumis au tribunal du kraal, qui les juge et les punit lorsqu'ils ont commis quelque faute. D'où l'on voit que les Hottentots vivent sous un gouvernement très-prudent et très-sage, tandis que des peuples, qui se craient beaucoup plus éclairés qu'eux, gémissent sous l'oppression et la tyrannie.