adj. (Histoire moderne) dénomination de certains officiers de l'empereur qui composent une cour supérieure, un conseil dont la juridiction s'étend à tout en dernier ressort sur tous les sujets de l'Empire, dans les procès dont il connait. Voyez EMPEREUR, EMPIRE. Nous disons conseil aulique, cour aulique, chambre aulique, conseiller aulique, &c.

Le conseil aulique est établi par l'empereur, il en nomme les officiers ; mais l'électeur de Mayence a droit de visite. Il est composé d'un président catholique, d'un vice-chancelier présenté par cet électeur, et de dix-huit assesseurs ou conseillers, dont neuf sont protestants, et neuf sont catholiques. Voyez ASSESSEUR.

Ils sont partagés en deux tribunaux : les gens de qualité occupent l'un, et ceux de robe l'autre. Ils tiennent leurs assemblées en présence de l'empereur, d'où leur vient le nom de justitium imperatoris, justice ou tribunal de l'empereur, comme celui du conseil aulique, de ce qu'il suit la cour de l'empereur, aula, et que sa résidence est toujours dans le lieu que l'empereur habite. Cette cour et la chambre impériale de Spire sont assez dans l'usage de se contrarier, à cause de la prévention qui a lieu entr'elles, et que nulle cause ne peut s'évoquer de l'une à l'autre. Voyez CHAMBRE IMPERIALE. L'empereur ne peut empêcher ni suspendre les décisions d'aucune de ces cours, ni évoquer à son tribunal une cause dont elles ont une fois pris connaissance, à moins que les états de l'Empire n'en soient d'avis. Il est néanmoins des cas où ce conseil s'abstient de prononcer définitivement sans la participation de l'empereur ; et dans ces cas on prononce, fiat votum ad Caesarem, que le rapport s'en fasse à César, c'est-à-dire à l'empereur en son conseil.

Le conseil aulique n'a été originairement institué que pour connaître des différends entre les sujets des empereurs. On y a depuis porté les contestations des sujets de l'Empire, et il s'est attribué sur la chambre impériale de Spire ou de Wetzlar, une espèce de droit de prévention, qui ne se souffre pourtant que dans les procès des particuliers : les princes n'ont pas encore reconnu cette juridiction. Mais sous les empereurs Léopold, Joseph, et Charles VI. le conseil aulique a fait plusieurs entreprises contraires aux libertés germaniques, comme de confisquer les duchés de Mantoue et de Guastale, de mettre au ban de l'Empire les électeurs de Bavière et de Cologne.

Le conseil aulique cesse aussi-tôt que l'empereur meurt, s'il n'est continué par ordre exprès des vicaires de l'Empire, au nom desquels il rend alors ses jugements, et se sert de leur sceau. Heiss. histoire de l'Empire.

AULIQUE, (Théologie) nom qu'on donne à l'acte ou à la thèse que soutient un jeune théologien dans quelques universités, et particulièrement dans celle de Paris, le jour qu'un licentié en Théologie reçoit le bonnet de docteur, et à laquelle préside ce même licentié, immédiatement après la réception du bonnet.

On nomme ainsi cet acte du mot aula, salle, parce qu'il se passe dans une salle de l'université, et à Paris dans une salle de l'archevêché. Voyez UNIVERSITE, DEGRE, DOCTEUR, etc. (G)