(Histoire moderne) c'est le nom que les Japonais donnent aux temples dédiés aux anciens dieux du pays : ce mot signifie demeure des ames. Ces temples sont très-peu ornés ; ils sont construits de bois de cèdre ou de sapin, ils n'ont que quinze ou seize pieds de hauteur ; il règne communément une galerie tout-au-tour, à laquelle on monte par des degrés. Cette espèce de sanctuaire n'a point de portes ; il ne tire du jour que par une ou deux fenêtres grillées ; devant lesquelles se prosternent les Japonais qui viennent faire leur dévotion. Le plafond est orné d'un grand nombre de bandes de papier blanc, symbole de la pureté du lieu. Au milieu du temple est un miroir, fait pour annoncer que la divinité connait toutes les souillures de l'âme. Ces temples sont dédiés à des espèces de saints appelés Cami, qui font, dit-on, quelquefois des miracles, et alors on place dans le mia ses ossements, ses habits, et ses autres reliques, pour les exposer à la vénération du peuple : à côté de tous les mia, des prêtres ont soin de placer un tronc pour recevoir les aumones. Ceux qui vont offrir leurs prières au cami, frappent sur une lame de cuivre pour avertir le dieu de leur arrivée. A quelque distance du temple est un bassin de pierre rempli d'eau, afin que ceux qui vont faire leurs dévotions puissent s'y laver ; on place ordinairement ces temples dans des solitudes agréables, dans des bois, ou sur le penchant des collines ; on y est conduit par des avenues de cèdres ou de cyprès. Dans la seule ville de Méaco on compte près de quatre mille mia, desservis par environ quarante mille prêtres ; les temples des dieux étrangers se nomment tira.