S. f. (Histoire moderne) c'est le nom d'une secte de la Chine, dont Lao-kiun est le fondateur, et qui a un grand nombre de partisans dans cet empire. Les livres de Lao-kiun se sont conservés jusqu'à ce jour ; mais on assure qu'ils ont été altérés par ses disciples, qui y ont ajouté un grand nombre de superstitions. Ces ouvrages renferment des préceptes de morale propres à rendre les hommes vertueux, à leur inspirer le mépris des richesses, et à leur inculquer qu'ils peuvent se suffire à eux-mêmes. La morale de Lao-kiun est assez semblable à celle d'Epicure ; elle fait consister le bonheur dans la tranquillité de l'âme, et dans l'absence des soins qui sont ses plus grands ennemis. On assure que ce chef de secte admettait un dieu corporel. Ses disciples sont fort adonnés à l'alchimie, ou à la recherche de la pierre philosophale ; ils prétendent que leur fondateur avait trouvé un elixir au moyen duquel on pouvait se rendre immortel. Ils persuadent de plus au peuple qu'ils ont un commerce familier avec les démons, par le secours desquels ils opèrent des choses merveilleuses et surnaturelles pour le vulgaire. Ces miracles, joints à la faculté qu'ils prétendent avoir de rendre les hommes immortels, leur donnent de la vogue, surtout parmi les grands du royaume et les femmes ; il y a eu même des monarques chinois à qui ils en ont imposé. Ils ont plusieurs temples dédiés aux démons en différents endroits de l'empire ; mais la ville de Kiangsi est le lieu de la résidence des chefs de la secte ; il s'y rend une grande foule de gens qui s'adressent à eux pour être guéris de leurs maladies, et pour savoir l'avenir ; ces imposteurs ont le secret de leur tirer leur argent, en place duquel ils leur donnent des papiers chargés de caractères magiques et mystérieux. Ces sorciers offrent en sacrifice aux démons un porc, un oiseau et un poisson. Les cérémonies de leur culte sont accompagnées de postures étranges, de cris effrayans, et d'un bruit de tambour qui étourdit ceux qui les consultent, et leur fait voir tout ce que les imposteurs veulent. Voyez Duhalde, hist. de la Chine.