S. m. (Grammaire et Histoire moderne) assemblage de maisons situées à la campagne, qui pour la plupart sont occupées par des fermiers et paysans, et où se trouve ordinairement une paraisse, et point de marché.

Le mot est français, et dérivé de vil, vilis, bas, chétif, méprisable ; ou plutôt du latin villa, ferme ou métairie.

La privation d'un marché distingue un village d'un bourg, comme la privation d'une église paroissiale distingue un hameau d'un village. Voyez BOURG et HAMEAU.

Village, chez les Anglo-Saxons signifiait la même chose que villa chez les Romains, c'est-à-dire une ferme ou métairie avec les bâtiments qui en dépendent, pour serrer les grains et les fruits. Dans la suite il commença à signifier un manoir ; ensuite une partie de la paraisse, et enfin la paraisse même. Voyez PAROISSE.

Delà vient que dans plusieurs anciens livres de droit, les mots de village et de paraisse sont employés indistinctement, et c'est en conséquence que Fortesene, de laudibus leg. ang. dit que les limites des villages ne sont point marquées par des maisons, rues, ni murailles, mais par un grand circuit de terre dans lequel il peut se trouver divers hameaux, étangs, bois, terres labourables, bruières, vignes, etc.

Fleta met cette différence entre une mansion ou habitation, un village, un manoir, que l'habitation peut consister dans une ou plusieurs maisons ; mais il faut qu'il n'y ait qu'un seul domicile, et qu'il n'y en ait point d'autres dans le voisinage ; car lorsqu'il y a d'autres maisons contiguès à ce domicile, on doit l'appeler village ; et qu'un manoir peut consister en un ou plusieurs villages. Voyez MANSION et MANOIR.

Afin que les villages fussent mieux gouvernés, on a permis aux seigneurs fonciers de tenir toutes les trois semaines, une assise, de tenir une cour foncière. Voyez COUR FONCIERE.

VILLAGES, les quatre, (Géographie moderne) communauté du pays des Grisons, dans la ligue de la Cadée. Elle est au midi de Coire, et tire son nom de quatre villages paraissiaux qui la composent. Chacun de ces quatre villages a une justice inférieure pour le civil ; mais les appels et les causes criminelles se portent devant le tribunal des douze juges, choisis des quatre villages. (D.J.)