S. m. (Histoire moderne) c'est ainsi que sur la côte de Malabar on nomme une tribu ou classe d'hommes qui vivent du travail de leurs mains, parmi lesquels sont tous les artisans. Jamais il ne leur est permis de sortir de leur état, ni de porter les armes même dans la plus grande extrémité. Ces hommes utiles, par une barbarie incroyable, sont si méprisés par ceux des tribus ou classes supérieures, qu'il ne leur est point permis d'entrer dans les maisons, ni de converser avec eux. Une maison dans laquelle un poulia serait venu, est regardée comme souillée. Cependant les poulias sont moins détestés que les poulichis, que les Malabares regardent comme les derniers des hommes. Voyez POULICHIS. Lorsqu'un poulia ou artisan rencontre sur le chemin un naïre, ou noble, il est obligé de se ranger de côté, sans quoi il court risque d'être maltraité ou même tué impunément. Ces infortunés sont si méprisés, que les brahmanes ou prêtres n'acceptent point leurs offrandes, à moins qu'elles ne soient en or ou en argent. Lorsqu'ils font des présents à leur prince, ils sont obligés de les mettre à terre, après quoi ils se retirent de vingt pas, alors un naïre, ou garde du prince Ve les ramasser. Cela n'empêche point le souverain et les nobles de leur faire éprouver toutes sortes d'extorsions pour leur tirer de l'argent, et l'on ne se fait aucun scrupule de les mettre à mort sur le moindre soupçon. On dit que l'origine du mépris et de l'horreur que les Malabares ont pour la tribu des poulias, vient de ce que ces malheureux mangent des charognes, et de la viande des vaches et des bœufs qui sont morts naturellement. On les accuse aussi de voler les tombeaux des Malabares, où l'on est dans l'usage d'enterrer une partie de leurs richesses.