S. f. (Histoire moderne) dans l'Orient, troupe ou compagnie de voyageurs, marchands, et pelerins qui, pour plus de sûreté, marchent ensemble pour traverser les déserts, et autres lieux dangereux infestés d'arabes ou de voleurs.
Ce mot vient de l'arabe cairawam ou cairoan, et celui-ci du persan kerwan ou karwan, négociant ou commerçant. Voyez
Perits. Itin. mund. ed. Hyde, p. 61.
Les marchands élisent entr'eux un chef nommé caravan-bachi, qui commande la caravane ; celle de la Mecque est commandée par un officier nommé Emir Adge, qui a un nombre de janissaires ou autres milices suffisant pour la défendre. Ordinairement ces troupes de voyageurs marchent plus la nuit que le jour, pour éviter les grandes chaleurs, à moins que ce ne soit en hiver ; alors la caravane campe tous les soirs auprès des puits ou ruisseaux qui sont connus des guides, et il s'y observe une discipline aussi exacte qu'à la guerre. Les chameaux sont ordinairement les voitures dont on se sert ; ces animaux supportant aisément la fatigue, mangeant peu, et surtout se passant des trois et quatre jours de boire. On les attache à la fîle les uns des autres, et un seul chamelier en mène sept. Les marchands et les soldats se tiennent sur les ailes.
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