S. m. (Histoire moderne) ce mot chez les Anglo-Saxons signifiait le serment par lequel on se justifiait d'une accusation d'homicide pour se dispenser de payer l'amende infligée, comme peine de ce crime, et qu'on nommait Were. Voyez WERE.

Quand un homme en avait tué un autre, il était obligé de payer au roi et aux parents du mort, l'estimation qu'on faisait de celui-ci, et qui était plus ou moins forte, suivant sa qualité. Car du temps des Saxons, l'homicide n'était pas puni de mort, mais simplement d'une amende pécuniaire. Les Saxons avaient pris cette coutume, des anciens Germains et des Francs, chez lesquels on payait 14 liv. pour un homicide ; savoir, 3 livres pour le droit du roi appelé bannum dominicum ou fredum, du teutonique frid, qui veut dire, paix ou réconciliation, et 11 liv. pour la réparation du meurtre. Cette dernière somme qui se payait au plus proche parent se nommait wergelta, terme composé de deux mots germains gelt, argent, et weren se défendre : souvent cette composition et ces amendes enrichissaient la famille de celui qui avait été tué. Vous m'avez beaucoup d'obligation, disait dans une débauche, un certain Sichaire à Cranninide, ainsi que le rapporte Grégoire de Tours, liv. IX. ch. xix. de ce que j'ai tué vos parents ; ces différents meurtres ont fait entrer dans votre maison beaucoup de richesses qui en ont bien rétabli le désordre.

Mais lorsque le cas était douteux et que l'accusé niait le fait, il était obligé de se purger par le serment de plusieurs personnes, suivant son rang et sa qualité. Si l'amende n'était fixée qu'à 4 liv. il était tenu d'avoir dix-huit personnes du côté de son père, et quatre du côté de sa mère pour prêter serment avec lui, et l'on appelait ces personnes juratores ou conjuratores. Mais si l'amende allait jusqu'à 14 liv. alors il fallait soixante témoins ou jureurs, et c'est ce qu'on appelait werelada, homicidium werâ solvatur aut werelada negetur. Telle était la disposition de la loi. Voyez SERMENT.