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Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Histoire moderne
S. m. (Histoire moderne) terme usité en Angleterre, où il signifie un adjoint ou collègue associé au maire ou magistrat civil d'une ville ou cité, afin que la police y soit mieux administrée. Voyez CITE, VILLE, etc.

Il y a des aldermants dans toutes les cités et les villes municipales, qui en composent le conseil commun, et par l'avis desquels se font les règlements de police. Ils prennent aussi connaissance en quelques occasions de matières civiles et même criminelles, mais très-rarement.

Leur nombre n'est point le même par-tout ; il y en a plus ou moins, selon les différentes villes : mais il n'y en a nulle part moins de six, ou plus de vingt-six.

C'est de ce corps d'aldermants qu'on tire tous les ans des maire et échevins, qui après leur mairie ou échevinage retournent dans la classe des aldermants, dont ils étaient comme les commissaires. Voyez MAIRE.

Les vingt-six aldermants de Londres sont supérieurs aux trente-six quarteniers. Voyez QUARTENIER.

Quand un des aldermants vient à mourir, les quarteniers en présentent deux, entre lesquels le lord maire et les aldermants en choisissent un.

Tous les aldermants qui ont été lords-maires, et les trois plus anciens aldermants qui ne l'ont pas été, ont le brevet de juges de paix.

Il y a eu autrefois des aldermants des marchands, des aldermants de l'hôpital, et autres. Il est parlé aussi dans les anciennes archives des Anglais, de l'alderman du roi, qui était comme un intendant ou juge de province envoyé par le roi pour rendre la justice. Il était joint à l'évêque pour connaître des délits ; de sorte néanmoins que la juridiction du premier se renfermait dans les lois humaines, et celle de l'autre dans les lois divines, et qu'elles ne devaient point empiéter l'une sur l'autre. Voyez SENATEUR.

Les aldermants chez les Anglais-Saxons étaient le second ou troisième ordre de leur noblesse. Voyez NOBLESSE. Aussi ce mot vient-il du saxon alder, ancien, et man, homme.

Un auteur moderne prétend avec assez de vraisemblance, que chez les anciens Allemands le chef de chaque famille ou tribu se nommait ealderman, non pas pour signifier qu'il fût le plus vieux, mais parce qu'il représentait l'ainé des enfants, conformément au gouvernement paternel qui était usité dans cette nation.

Comme un village ne consistait ordinairement qu'en une tribu ou branche de famille, le chef de cette branche ou tribu, qui en cette qualité avait une sorte de juridiction sur le village, s'appelait l'ealderman du village.

Thomas Eliensis, dans la vie de S. Ethelred, rend alderman par prince ou comte : Egelwinus, qui cognominatus est alderman, quod intelligitur princeps sive comes. Matthieu Paris rend le mot d'alderman par justicier, justiciarius ; et Spelman observe que ce furent les rois de la maison des ducs de Normandie qui substituèrent le mot de justicier à celui d'alderman.

Atheling signifiait un noble de la première classe ; alderman, un noble de la seconde ; et thane, un simple gentilhomme. Voyez ATHELING et THANE.

Alderman était la même chose que ce que nous appelons comte ; et ce fut après le règne d'Athelstane qu'on commença à dire comte au lieu d'alderman. Voyez COMTE.

Alderman, dès le temps du roi Edgar, s'employait aussi pour signifier un juge ou un justicier. Voyez JUGE et JUSTICIER.

C'est dans ce sens qu'Alwin, fils d'Athelstane, est appelé aldermanus totius Angliae ; ce que Spelman rend par capitalis justiciarius Angliae. (G)




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