S. m. (Histoire moderne) maître ; titre qu'on trouve souvent dans les anciens écrivains, et qui marque que la personne qui le portait, était parvenue à quelque degré d'éminence, in scientiâ aliquâ praesertim litterariâ. Anciennement on nommait magistri ceux que nous appelons maintenant docteurs. Voyez DOCTEURS, DEGRE et MAITRE.

C'est un usage encore subsistant dans l'université de Paris, de nommer maîtres tous les aspirants au doctorat, qui font le cours de la licence ; et dans les examents, les thèses, les assemblées, et autres actes publics de la faculté de Théologie, les docteurs sont nommés S. M. N. Sapientissimi Magistri Nostri. Charles IX. appelait ordinairement et d'amitié son précepteur Amyot, mon maître.

MAGISTER equitum, (Littérature) il n'y a point de mot français qui puisse exprimer ce que c'était que cette charge ; et en le rendant par général de la cavalerie, comme font tous nos traducteurs, on n'en donne qu'une idée très-imparfaite ; il suffit de dire que c'était la première place après le dictateur, tant en paix qu'en guerre.

MAGISTER scrinii dispositionum, (Antiquité romaine) c'était celui qui faisait le rapport au prince des sentences et des jugements rendus par les juges des lieux, et qui les examinait, pour voir s'ils avaient bien jugé ou non, et envoyait sur cela la réponse du prince. Il y avait des couriers établis pour porter ces réponses nommés agentes ad responsum, et un fonds pour les payer, appelé aurum ad responsum.

MAGISTER scrinii epistolarum, (Antiquité romaine) secrétaire qui écrivait les lettres du prince. Auguste écrivait les siennes lui-même, et puis les donnait à Mécénas et à Agrippa pour les corriger, dit Dion. Les autres empereurs les dictaient ordinairement, ou disaient à leur secrétaire leurs intentions, se contentant de les souscrire de ce mot vale. Ce secrétaire avait sous lui trente-quatre commis, qu'on appelait epistolares.

MAGISTER scrinii libellorum, (Antiquité romaine) maître des requêtes, qui rapportait au prince les requêtes et les placets des particuliers, et recevait sa réponse qui était rédigée par écrit par ses commis au nombre de trente-quatre, nommés libellenses. Nous voyons cela en la notice de l'empereur : cognitiones et preces magister libellorum tractabat, et acta libellenses scribebant. Nous avons une formule de requête qui fut présentée à l'empereur Antonin le Pieux, dont voici les termes.

Cùm ante hos dies conjugem et filium amiserim, et pressus necessitate corpora corum fictili sarcophago commendaverim, donec quietis locus quem emeram aedificaretur, viâ flaminiâ, inter milliare secundum et tertium euntibus ab urbe, parte laevâ, custodia monumenti Flam. Thymel. Amelo. M. Signii Orgilii, rogo, domine, permittas mihi in eodem loco, in marmoreo sarcophago quem mihi modò comparavi, eadem corpora colligère, ut quando et ego esse desiero, pariter cum iis ponar. Voilà la requête que présentait Arius Alphius, affranchi d'Arria Fadilla, mère de l'empereur, tendante à ce qu'il lui fût permis de ramasser les os de sa femme et de son fils en un cercueil de marbre, qu'il n'avait mis que dans un de terre, en attendant que le lieu qu'il avait acheté pour y faire bâtir un monument fût construit ; à quoi il fut répondu ce qui suit : decretum fieri placet, Jubentius Celsus, promagister subscripsi. III. non. Novembris.

MAGISTER scrinii memoriae, (Antiquit. Rom.) secrétaire et officier de l'empire, à qui le prince donnait la ceinture dorée en le créant. Sa charge était de mettre en un mot les réponses que faisait l'empereur aux requêtes et placets qu'on lui présentait, et de les étendre ensuite dans les patentes ou brevets. Il avait sous lui les commis qu'on nommait scriniarii memoriae ou memoriales. On croit que cette charge fut instituée par Auguste, et qu'il la faisait exercer par des chevaliers romains. (D.J.)

MAGISTER scripturae, (Littérature) receveur d'un département de Rome. Scriptura était ce que l'on payait en Asie aux fermiers de la république, pour les pâturages. Ceux qui levaient ce droit étaient appelés scriptuarii, et le bétail pecus inscriptum. (D.J.)