adj. (Histoire moderne) épithète que l'on applique le plus ordinairement aux officiers alternatifs de trois en trois ans, ou aux charges et emplois que l'on quitte tous les trois ans.

C'est ainsi que l'on dit un gouvernement triennal, et il a lieu dans certaines charges politiques, et dans la plupart des monastères où les religieux élisent leurs supérieurs. Ceux-ci sont ordinairement triennaux, c'est-à-dire, que leur autorité leur est confiée pendant trois ans, après lesquels on la leur continue, ou on la leur ôte en procédant à une nouvelle élection.

En 1695, on fit en Angleterre un acte pour tenir des parlements triennaux, c'est-à-dire, des parlements qui devaient être dissous, et dont les membres devaient être élus de nouveau tous les trois ans.

Jusque-là le roi d'Angleterre avait eu le pouvoir de proroger, ou de continuer son parlement tant qu'il le jugeait à propos. Mais comme cet usage était une porte ouverte à la corruption et à mille autres abus qui tendaient à faire prédominer les intérêts de la cour sur ceux de la nation et de la liberté publique ; l'esprit du bill triennal fut d'y apporter remède.

Cependant d'autres vues ont fait abolir depuis ce bill triennal ; les brigues qui se font ordinairement aux élections, la fermentation considérable qui dans ces occasions a coutume de régner parmi le peuple, la dépense excessive, et d'autres considérations, déterminèrent en 1717 la puissance législative à changer ces parlements triennaux en d'autres qui doivent durer sept ans ; terme suffisant à la cour pour s'acquérir les membres qui pourraient être opposés. Voyez PARLEMENT.