S. m. (Histoire moderne) ce sont des moines japonais, qui font profession de renoncer à tous les biens de ce monde, et vivent d'une très-grande austérité ; ils passent leur temps à voyager dans les montagnes ; et l'hiver ils se baignent dans l'eau froide. Il y en a de deux espèces ; les uns se nomment Tosanfa, et les autres Fonsanfa. Les premiers sont obligés de monter une fois en leur vie au haut d'une haute montagne bordée de précipices, et dont le sommet est d'un froid excessif, nommée Ficoosan ; ils disent que s'ils étaient souillés lorsqu'ils y montent, le renard, c'est-à-dire, le diable les saisirait. Quand ils sont revenus de cette entreprise périlleuse, ils vont payer un tribut des aumônes qu'ils ont amassées au général de leur ordre, qui en échange leur donne un titre plus relevé, et le droit de porter quelques ornements à leurs habits.

Ces moines prétendent avoir beaucoup de secrets pour découvrir la vérité, et ils font le métier de sorciers. Ils font un grand mystère de leurs prétendus secrets, et n'admettent personne dans leur ordre sans avoir passé par de très-rudes épreuves, comme de les faire abstenir de tout ce qui a eu vie, de les faire laver sept fois le jour dans l'eau froide, de les faire asseoir les fesses sur les talons, de frapper dans cette posture les mains au-dessus de la tête, et de se lever sept cent quatre-vingt fois par jour. Voyez Kempfer, Voyage du Japon.