S. m. (Histoire moderne) nom de dignité qui a été en usage en Allemagne, comme ceux de landgrave, marggrave, burggrave, etc. on croit que comme ceux-ci sont tirés de l'autorité qu'un prince avait sur un pays, une marche ou frontière, une ville ou bourg, de même le titre de raugrave était dérivé de la nature du pays où commandait celui qui le portait. Ce mot en allemand raugraffen a été rendu par Reinesius en latin par comites asperi, à cause des pays rudes et sauvages que les raugraves habitaient entre la Meuse et la Moselle, leur principale résidence étant à Creutznach. On les trouve aussi nommés hirsuti comites, et dans des lettres écrites l'an 1308 au magistrat de Spire par Georges, seigneur de Gemersheim, il se nomme Georgius comes hirsutus ; dans la bulle d'or, les raugraves sont nommés parmi ceux qui accompagnaient l'électeur de Trèves. La réalité de ce titre est donc bien constatée ? Mais on ignore quand il a commencé, quelle autorité y était attachée, et dans la personne de qui il a fini. Il y a apparence que les biens de la famille qui le portait sont passés dans la maison palatine, parce que dans le XVIIe siècle Charles-Louis, électeur palatin, le fit revivre en faveur d'un de ses fils naturels, mais cette qualité ne subsiste plus aujourd'hui. Imhoff, Notitia.