S. m. (Histoire moderne) nom d'une secte de Benjans dans les Indes, qui croient que leur dieu qu'ils nomment Permiséer, gouverne le monde par trois lieutenans. Brama, c'est le premier, a le soin d'envoyer les âmes dans les corps que Permiséer lui désigne. Le second, nommé Buffina, enseigne aux hommes à vivre selon les commandements de Dieu, que ces benjans conservent écrits en quatre livres. Il a aussi le soin des vivres et de faire croitre le blé, les arbres, les plantes, mais après que Brama les a animés. Le troisième s'appelle Maïs ; son pouvoir s'étend sur les morts, dont il examine les actions passées pour envoyer leurs âmes dans d'autres corps, faire une pénitence plus ou moins rigoureuse, suivant les vertus qu'elles ont pratiquées, ou les crimes qu'elles ont commis dans leur première vie. Lorsque leur expiation est achevée, Maïs renvoie ces âmes ainsi purifiées à Permiséer qui les reçoit au nombre de ses serviteurs. Les femmes de cette secte persuadées que dans l'autre monde elles vivent sept fois autant, et ont sept fois plus de plaisir qu'elles n'en ont gouté ici bas, pourvu qu'elles meurent avec leurs maris, ne manquent pas à leurs funérailles de se jeter gaiment dans le bucher. Dès que les femmes sont accouchées, on met devant leur enfant une écritoire, du papier et des plumes, pour marquer que Buffina veut écrire dans l'entendement du nouveau né la loi de Permiséer. Si c'est un garçon, on y ajoute un arc et des flêches, comme un présage de sa valeur future, et de son bonheur à la guerre. Olearius, tom. II.