ou comme l'écrivent quelques historiens assekai (Histoire moderne) nom que les Turcs donnent aux sultanes favorites, qui ont mis au monde un fils. Lorsqu'une des sultantes du grand Seigneur est parvenue par-là au rang d'aseki, elle jouit de plusieurs distinctions, comme d'avoir un appartement séparé de l'appartement des autres sultanes, orné de vergers, de jardins, de fontaines, d'offices, de bains et même d'une mosquée : elle y est servie par des eunuques et d'autres domestiques. Le sultan lui met une couronne sur la tête, comme une marque de la liberté qu'il lui accorde, d'entrer sans être mandée dans l'appartement impérial aussi souvent qu'il lui plaira ; il lui assigne un homme de confiance pour chef de sa maison, et une nombreuse troupe de baltagis destinés à exécuter ses ordres : enfin elle accompagne l'empereur lorsqu'il sort de Constantinople en partie de promenade ou de chasse, et qu'il veut bien lui accorder ce divertissement. Le sultan règle à sa volonté la pension des asekis : mais elle ne peut être moindre de cinq cens bourses par an. On la nomme paschmaklik ou pasmalk, qui signifie sandale, comme si elle était destinée à fournir aux sandales de la sultane, à peu près comme nous disons pour les épingles, pour les gants, etc. Les Turcs ne prennent point de villes qu'ils ne réservent une rue pour le paschmaklik. Les asekis peuvent être regardées comme autant d'impératrices, et leurs dépenses ne sont guère moindres que celles d'une épouse légitime. La première de toutes qui donne un enfant mâle à l'empereur est reputée telle, quoiqu'elle n'en porte point le nom, et qu'on ne lui donne que celui de première ou grande favorite, buyuk aseki. Son crédit dépend de son esprit, de son enjouement, et de ses intrigues pour captiver les bonnes grâces du grand-seigneur ; car depuis Bajazet I. par une loi publique, les sultants n'épousent jamais de femmes. Soliman II. la viola pourtant en faveur de Roxelane. Le sultan peut honorer de la couronne et entretenir jusqu'à cinq asekis à la fois : mais cette dépense énorme n'est pas toujours de son gout, et d'ailleurs les besoins de l'état exigent quelquefois qu'on la retranche. Les asekis ont eu souvent part au gouvernement et aux révolutions de l'empire Turc. Guer, Mœurs et usages des Turcs, tom. II. (G)