DROIT DE, (Histoire moderne) c'était un droit que les seigneurs s'étaient arrogés dans les siècles de barbarie, de vendre les uns aux autres leurs vilains ou paysans, qu'ils regardaient comme une espèce d'esclaves. Ce droit régnait en Allemagne, en France, en Angleterre, en Ecosse, et ailleurs. Nous lisons qu'en Angleterre dans l'année 1102. sous le règne d'Henri I. le concîle national fulmina, par le xix canon, des anathemes contre cet usage, qui ne laissa pas de se maintenir encore longtemps. Il en reste encore des traces dans quelques coutumes de France. (D.J.)

VILLENAGE, s. m. terme de Coutume, tenue de rentes ou d'héritages sous servitude, ou service abject. Villenage n'est point mancipatio, puisqu'on voit dans plusieurs auteurs que l'on appelait villenagium, quand une personne de condition serve était mise en liberté, et devenait vilain ou roturier, et quand de libre il devenait serf. Ainsi le terme latin est villenagium.

On appelait villenage, la tenure sous un service vil et abject, comme de porter et charroyer les fiens hors du manoir, ou de la cité de son seigneur, dit Ragueau.

Tenir en villenage, c'est, selon Galand, dans son traité du franc-aleu, tenir en censive et en roture, et M. du Cange a remarqué que le libre comme le serf, pouvait tenir en villenage.

Tenir en villenage privilégié, c'était tenir du prince et être attaché à l'héritage sous un certain service, sans pouvoir en être chassé.

Tenir en pur villenage, c'était posséder un héritage sous un service arbitraire, et à la volonté du seigneur, en sorte que le tenant ne savait pas le soir ce qu'il devait faire le lendemain. Voila quels étaient nos temps de barbarie. (D.J.)