S. m. (Histoire moderne) ce mot est composé de deux mots allemands : land, terre, et de graff ou grave, juge ou comte. On donnait anciennement ce titre à des juges qui rendaient la justice au nom des empereurs dans l'intérieur du pays. Quelquefois on les trouve désignés sous le nom de comites patriae et de comites provinciales. Le mot landgrave ne parait point avoir été usité avant l'onzième siècle. Ces juges, dans l'origine, n'étaient établis que pour rendre la justice à un certain district ou à une province intérieure de l'Allemagne, en quoi ils différaient des marggraves, qui étaient juges des provinces sur les limites : peu-à-peu ces titres sont devenus héréditaires, et ceux qui les possédaient se sont rendus souverains des pays dont ils n'étaient originairement que les juges. Aujourd'hui l'on donne le titre de landgrave par excellence à des princes souverains de l'Empire qui possèdent héréditairement des états qu'on nomme landgraviats, et dont ils reçoivent l'investiture de l'empereur. On compte quatre princes dans l'Empire qui ont le titre de landgraves ; ce sont ceux de Thuringe, de Hesse, d'Alsace et de Leuchtenberg. Il y a encore en Allemagne d'autres landgraves : ces derniers ne sont point au rang des princes ; ils sont seulement parmi les comtes de l'Empire ; tels sont les landgraves de Baar, de Brisgau, de Burgend, de Kletgow, de Nellenbourg, de Saussemberg, de Sisgow, de Steveningen, de Stulingen, de Suntgau, de Turgow, de Walgow. (-)