ou FOQUEUX, (Histoire moderne) nom d'une secte de la religion des Japonais, ainsi appelée d'un livre de leur doctrine qui porte ce nom. L'auteur de la secte fut un homme saint appelé Xaca, qui persuada à ces peuples que les cinq mots inintelligibles, nama, mio, foren, qui, quio, contenaient un mystère profond, avaient des vertus singulières, et qu'il suffisait de les prononcer et d'y croire, pour être sauvé. C'est en vain que nos missionnaires leur prêchèrent que ce dogme renversait toute la Morale, encourageait les hommes au crime, et qu'il n'y avait rien qu'on ne fût tenté de faire, quand on croyait pouvoir tout expier à si peu de frais ; d'ailleurs, que ces mots étaient vides de sens ; que ne rappelant aucune idée, ou ne rappelant que des idées qu'il leur était défendu d'avoir sous peine d'hérésie, on faisait dépendre leur salut éternel du caprice des dieux ; et qu'il vaudrait autant qu'ils eussent attaché leur sort à venir à la croyance d'une proposition conçue dans une langue tout à fait étrangère. Ils répondirent qu'ils n'avaient garde de s'ériger en scrutateurs de la volonté des dieux ; que Xaca était un homme saint ; et que leur ayant promis un bonheur infiniment au-dessus de ce que l'homme pouvait jamais mériter par lui-même, il était juste qu'il en exigeât toutes les sortes de sacrifices dont il était capable : qu'après avoir immolé les passions de leur cœur, il ne leur restait plus que de faire un holocauste des lumières de leur esprit ; que Xaca en avait donné l'exemple au monde ; qu'ils avaient embrassé sa loi, avec une pleine confiance dans la vérité de ses promesses ; et qu'ils mourraient mille fois plutôt que de renoncer au nama, mio, foren, qui, quio. Xaca est représenté avec trois têtes : il s'appelle aussi fotage ou le seigneur. Voyez les cérémonies superstitieuses et le dictionnaire de Moréry.