S. f. (Histoire moderne) ce sont des machines, aussi simples que singulières, dont les habitants du Pérou se servent pour passer les rivières, et pour se faire transporter d'un côté à l'autre, ainsi que les chevaux et les bestiaux. La tarabite est une simple corde faite de lianne, ou de courroies très - fortes de cuir, qui est tendue d'un des bords d'une rivière à l'autre. Cette corde est attachée au cylindre d'un tourniquet, au moyen duquel on lui donne le degré de tension que l'on veut. A cette corde ou tarabite, sont attachés deux crocs mobiles qui peuvent parcourir toute sa longueur, et qui soutiennent un panier assez grand pour qu'un homme puisse s'y coucher, en cas qu'il craigne les étourdissements auxquels on peut être sujet en passant des rivières qui sont quelquefois entre des rochers coupés à pic d'une hauteur prodigieuse. Les Indiens donnent d'abord une secousse violente au panier, qui par ce moyen coule le long de la tarabite ; et les Indiens de l'autre bord, par le moyen de deux cordes, continuent d'attirer le panier de leur côté. Quand il s'agit de faire passer un cheval ou une mule, on tend deux cordes ou tarabites, l'une près de l'autre ; on suspend l'animal par des sangles qui passent sous son ventre, et qui le tiennent en respect sans qu'il puisse faire aucun mouvement. Dans cet état, on le suspend à un gros croc de bois qui coule entre les deux tarabites, par le moyen d'une corde qui l'y attache. La première secousse suffit pour faire arriver l'animal à l'autre rive. Il y a des tarabites qui ont 30 à 40 taises de longueur, et qui sont placées à 25 ou 30 taises au-dessus de la rivière.