S. f. (Histoire moderne) vêtement long et fort ample, que portent par-dessus tous les autres habits les gens de loi, ou jurisconsultes, les théologiens et les gradués d'Angleterre. La forme de ces robes n'est pas la même pour les ecclésiastiques et pour les laïques, cependant les uns et les autres s'appellent en général gens de robe.

Dans quelques universités, les Médecins portent la robe d'écarlate ; dans celle de Paris, le recteur a une robe violette avec le chaperon d'hermine ; les doyens des facultés, procureurs, questeurs des nations portent la robe rouge fourrée de vert. Les docteurs de la maison de Sorbonne portent toujours la robe d'étamine ou de voîle noir par-dessus la soutane dans leur maison, et les docteurs en Théologie la portent également aux assemblées, examents, thèses, et autres actes de faculté, de même que les professeurs et autres suppôts de la faculté des Arts, dans leurs classes et assemblées, soit de leur nation, soit de l'université. Ces robes sont faites comme celles des avocats, à l'exception des manches qui sont plus courtes, quelques-unes sont garnies de petits boutons, et d'autres simplement ouvertes par-devant avec un ruban noir sur les bords. Les robes des appariteurs ou bedeaux sont de la même forme et de la même couleur, et quelquefois toutes semblables à celles des avocats. Ceux des paroisses en portent ordinairement de mi-parties ou de deux couleurs.

En France, on distingue les officiers de robe longue de ceux de robe courte, ces derniers sont ceux qui pour être reçus dans leurs charges n'ont point été examinés sur la loi : autrefois il y avait des Barbiers de robe courte, c'est-à-dire ceux qui n'avaient point été sur les bancs et qui avaient été reçus sans examen.

La robe se prend pour la magistrature et pour la profession opposée à celle des armes ; c'est dans ce sens que Ciceron a dit, cedant arma togae ; on dit d'un homme qu'il est d'une famille de robe, quand ses ancêtres ont possedé des charges distinguées dans la magistrature. La noblesse de robe est moins considérée dans certains pays que celle d'épée.

La robe est en général le vêtement de dessus de toutes nos femmes, quand elles sont habillées.

ROBE DES ROMAINS, (Histoire Rom.) Voyez TOGE et HABIT des Romains.

ROBE CONSULAIRE, (Histoire Rom.) c'était une robe prétexte, bordée en bas d'une large bande de pourpre. D'abord les consuls la prirent le premier jour de leur magistrature devant leurs dieux pénates ; dans la suite, ils la prirent dans le temple de Jupiter Capitolin, comme le rapporte Denys d'Halicarnasse, liv. V. c. xix. et Tite-Live, liv. VI. c. xix. Enfin, sous les empereurs, la puissance des consuls ayant été réduite à rien, leur extérieur en devint plus fastueux ; ils portèrent alors une robe richement peinte, le laurier dans leurs faisceaux, et même on y joignit les haches. Ce n'est pas tout ; dès qu'il plaisait à l'empereur d'illustrer quelqu'un, il lui accordait le droit de porter la robe consulaire, quoiqu'il n'eut point été consul. Il accordait aussi la robe triomphale, les honneurs du triomphe et les privilèges attachés au triomphe, à ceux qu'il voulait favoriser de sa bienveillance, quoiqu'ils n'eussent ni triomphé, ni fait aucun explait remarquable. En un mot, c'étaient des honneurs de cour d'autant plus méprisables, que les gens de mérite n'en étaient pas gratifiés. (D.J.)

ROBE DE REPAS, (Antiquité romaine) les convives se rendaient à la sortie du bain avec une robe qui ne servait qu'à cela, et qu'ils appelaient vestis caenatoria, tricliniaria, convivalis. Elle était pour le plus souvent blanche, surtout dans les jours de quelque solennité ; et c'était aussi-bien chez les Romains que chez les Orientaux, une indiscrétion punissable, de se présenter dans la salle du festin sans cette robe. Ciceron fait un crime à Vatinius d'y être venu en habit noir, quoique le repas se donnât à l'occasion d'une cérémonie funèbre. Il compare cet ennemi odieux à une furie qui vient inopinément répandre une idée funeste dans l'esprit de toute l'assistance : Atque illud etiam scire ex te cupio, quo consilio aut quâ mente feceris, ut in epulo Q. Arrii familiaris mei cum togâ pullâ accumberes ?.... cum tot hominum millia,... cum ipse epuli dominus Q. Arius albatus esset ; tu in templum castoris tecum. C. Fidulo attrato, ceteris que tuis furiis funestum intulisti.

Capitolin raconte aussi que Maximin le fils, encore jeune, ayant été invité à la table de l'empereur Alexandre Sévère, et n'ayant point d'habit de table, on lui en donna un de la garde-robe de l'empereur. Pareille chose était arrivée autrefois à Septime Sévère encore particulier, suivant le rapport de Spartien.

Cet habillement était une espèce de draperie qui ne tenait presque rien, comme il parait dans les marbres, et qui était pourtant différente du pallium des Grecs. Martial reproche à Lucus d'en avoir plus d'une fois remporté chez lui deux au lieu d'une, de la maison où il avait soupé.

Et tectus lanis saepe duabus abit. (D. J).

ROBE TRIOMPHALE, (Antiquité romaine) toga triumphalis ; robe particulière des Romains, réservée pour le triomphe. Tacite dans ses annales nous en fournit une preuve certaine, quand il dit, que dans les jours du cirque, Néron portait la robe triomphale, et Britannicus la simple robe des jeunes gens, pour faire connaître par cette différence d'habits, les emplois et les dignités qu'on leur préparait. Plutarque raconte de Marius, que ce romain, si fameux par les événements de sa vie, oubliant sa naissance, parut un jour en public avec la robe triomphale ; mais s'apercevant que le sénat désapprouvait sa vanité, il sortit pour quitter sa robe, et revint avec la prétexte.

Dans la suite, Pompée eut le privilège de pouvoir porter la robe triomphale aux spectacles, distinction qui n'avait été accordée qu'au seul Paul Emîle avant lui. Dion et Velleius prétendent même, que Pompée ne se servit qu'une seule fois de cette prérogative.

La robe triomphale est appelée dans quelques auteurs, togula palmata, parce qu'on y représentait apparemment des palmes, symbole de la victoire. Ciceron nomme cette robe togula picta, robe peinte, pictae vestis considerat aurum ; on représenta depuis sur cette robe, des personnages faits à l'aiguille, comme on le voit dans différents endroits de Claudien, dans Chorippus, lib. I. mim. 15. et dans ce passage de Juvenal, sat. 6.

Illic barbaricas flexâ cervice phalanges,

Occisos reges, subjectas que ordine gentes,

Pictor acu tenui multâ formaverat arte.

Enfin, les empereurs romains avilirent la distinction éclatante de cette robe, en accordant à leurs favoris, soit qu'ils eussent triomphé ou non, la permission de la porter. (D.J.)

ROBES-NEUVES, (Histoire de France) on nommait ainsi dans le douzième et treizième siècle, les habits que nos rois donnaient suivant l'usage à leurs officiers, au temps des grandes fêtes, comme à la fête de Noë. (D.J.)

ROBE D'UNE COQUILLE, (Conchyliologie) c'est la couverture ou superficie de la coquille, après qu'on a levé l'épiderme. (D.J.)

ROBE, en terme de Blondier, c'est une enveloppe de carte ou de parchemin dont on entoure les fuseaux pour ne point salir la pièce qu'on travaille.

ROBE, (Jardinage) on dit la robe d'un oignon, laquelle est à proprement parler, son enveloppe, sa pellicule.

ROBE, (Maréchallerie) se dit dans certaines occasions pour le poil en général. Par exemple, on dit du poil de cheval lorsqu'il frappe agréablement les yeux, qu'il a une belle robe.

ROBE ou ARROBE, (Mesure de liquides) en Espagne la robe fait huit sommes, la somme quatre quarteaux. Les vingt-huit robes font une pipe ; la botte est de trente robes, et la robe pese vingt-huit livres. Savary. (D.J.)

ROBE, (Manufacture de tabac) ce sont les plus grandes feuilles de tabac que l'on destine à mettre les dernières sur le tabac qu'on file, pour le parer et donner plus de consistance à la corde. Savary. (D.J.)