Histoire moderne

S. m. (Histoire moderne) c'est ainsi que l'on nomme au royaume de Tonquin des espèces de devins, qui n'ont d'autre fonction que de chercher et d'indiquer les endroits les plus avantageux pour enterrer les morts ; ces endroits, suivant les Chinois et les Tonquinais, ne sont rien moins qu'indifférents, et l'on apporte le plus grand scrupule dans leur choix. Les taydelis examinent pour cet effet, la position des lieux, les vents qui y règnent, le cours des ruisseaux, etc. et jamais un tonquinais n'enterrerait ses parents sans avoir consulté ces prétendus devins sur la sépulture qu'il doit leur donner. Le devin, suivant l'usage, ne lui donne point ses conseils gratuitement.
(Histoire moderne) peuple de l'Asie orientale, qui habite les confins de la Sibérie, sur les bords de l'Océan oriental ; ils sont au nord de Korekis, et de la peninsule de Kamtchatka, qui est soumise à l'empire de Russie ; ils sont séparés du pays des Korekis, par la rivière Anadir, et vivent dans l'indépendance. Ces peuples habitent dans des cabanes sous terre, à cause de la rigueur du froid qui règne dans ce climat ; ils se nourrissent de poisson qu'ils pêchent dans la mer, ou de la chair des rennes, dont ils ont de grands troupeaux, et qu'ils emploient aux mêmes usages que l'on fait ailleurs des chevaux ; ils se font tirer par ces animaux attelés à des traineaux, et voyagent de cette manière. Ces peuples, ainsi que ceux de leur voisinage, n'ont ni idée de Dieu, ni culte, ni temps marqué pour faire des sacrifices ; cependant de temps à autre, ils tuent une renne ou un chien, dont ils fixent la tête et la langue au haut d'un pieu ; ils ne savent point eux-mêmes à qui ils font ces sacrifices, et ils n'ont d'autre formule que de dire ; c'est pour toi, puisse-tu nous envoyer quelque chose de bon.

S. m. pl. (Histoire moderne) c'est ainsi que les Mexiquains nommaient ceux qui avaient été reçus dans une espèce d'ordre de chevalerie, où l'on n'était admis qu'après un noviciat très-rude et très-bizarre. Cet honneur ne s'accordait pourtant qu'aux fils des principaux seigneurs de l'empire. Le jour de la réception, le récipiendaire accompagné de ses parents et des anciens chevaliers se rendait au temple ; après s'être mis à genoux devant l'autel, un prêtre lui perçait le nez avec un os pointu ou avec un ongle d'aigle ; cette douloureuse cérémonie était suivie d'un discours dans lequel le prêtre ne lui épargnait point les injures ; il finissait par lui faire toute sorte d'outrages, et par le dépouiller de ses habits. Pendant tout ce temps, les anciens chevaliers faisaient un festin pompeux aux dépens du récipiendaire, auquel on affectait de ne faire aucune attention ; le repas étant fini, les prêtres lui apportaient un peu de paille pour se coucher, un manteau pour se couvrir, de la teinture pour se frotter le corps, et des poinçons pour se percer les oreilles, les bras et les jambes. On ne lui laissait pour compagnie que trois vieux soldats chargés de troubler sans-cesse son sommeil pendant quatre jours, ce qu'ils faisaient en le piquant avec des poinçons, aussitôt qu'il paraissait s'assoupir. Au milieu de la nuit il devait encenser les idoles, et leur offrir quelques gouttes de son sang, ce qui était suivi de quelques autres cérémonies superstitieuses. Les plus courageux ne prenaient aucune nourriture pendant ces quatre jours ; les autres ne mangeaient qu'un peu de maïz, et ne buvaient qu'un verre d'eau. Au bout de ce temps le récipiendaire prenait congé des prêtres, pour aller renouveller dans les autres temples des exercices moins rudes à la vérité, mais qui duraient pendant un an ; alors on le remenait au premier temple où on lui donnait des habits somptueux ; le prêtre lui faisait un grand discours rempli des éloges de son courage ; il lui recommandait la défense de la religion et de la patrie, et la fête se terminait par des festins et des réjouissances. Les Técuitles se mettaient de l'or, des perles ou des pierres précieuses dans les trous qu'on leur avait faits au nez, ce qui était la marque de leur éminente dignité.
S. m. (Histoire moderne) fête qui se célèbre avec beaucoup de solennité parmi les habitants du Tonquin. On y fait une espèce d'exorcisme, par le moyen duquel on prétend chasser tous les démons ou esprits malins du royaume. Toutes les troupes y assistent, afin de prêter main-forte aux exorcistes.
S. m. (Histoire moderne) c'est le nom que les habitants du Sénégal donnent aux princes du sang de leurs souverains, qu'ils nomment Damel. Les nobles du pays se nomment sahibobos. Le souverain a sous lui deux seigneurs revétus des postes les plus éminens de l'état ; le premier s'appelle kondi, il est chargé du département de la guerre et du commandement des armées ; le second s'appelle le grand jarofo, il a le département des affaires civiles et est le chef de toutes les cours de judicature ; le damel ou souverain lui-même ne peut point annuller ses décisions ; il est chargé de parcourir les provinces, afin d'écouter les plaintes des peuples, contre les alcaires, qui sont des magistrats municipaux, chargés de la perception des revenus de l'état.