(Antiquité grecque) c'est-à-dire, gardien de l'or d'Apollon ; quoiqu'il n'eut point l'or en garde. C'était un ministre subalterne du temple de Delphes, administrateur de tout ce qui regardait la propreté de ce temple sacré ; il habitait à l'entrée du sanctuaire. Il fallait qu'il se levât tous les jours avec le soleil, et qu'il balayât le temple avec des rameaux de laurier cueillis autour de la fontaine de Castalie ; qu'il attachât des couronnes du même laurier sur les murailles du temple et sur les autels autour du trépié sacré ; qu'il en distribuât aux prophetes, aux phaebades, aux poètes, aux sacrificateurs, et aux autres ministres.

Il allait après cela puiser de l'eau de la fontaine de Castalie dans des vases d'or, et en remplissait les vases sacrés placés à l'entrée du temple, où l'on était obligé de purifier ses mains en entrant. Il faisait ensuite une aspersion de cette même eau sur le pavé du temple, sur les portes, et sur les murs, avec un goupillon de laurier.

Quand tout cela était achevé, il prenait un arc ou un carquois, et allait donner la chasse aux oiseaux qui venaient se poser sur les statues dont le temple était environné ; voilà d'où lui vint le nom de gardien de l'or d'Apollon. Il ne tuait pourtant ces oiseaux qu'à la dernière extrémité, et lorsqu'il avait employé sans effet les cris et les menaces ; mais entre les oiseaux la colombe était privilégiée, et pouvait habiter en sûreté dans le temple du dieu.

Le ministre dont nous parlons, était obligé de vivre dans la continence pendant les fonctions de son ministère ; il est vraisemblable qu'il y en avait plusieurs de son ordre qui se relayaient tour-à-tour. (D.J.)