S. m. (Antiquité grecque) on nommait prytanes chez les Athéniens, cinquante sénateurs tirés successivement par mois de chaque tribu, pour

* L'on voit dans les taffetas doubletés ou tripletés, ainsi nommés, parce qu'ils ont deux à trois poils de couleurs pour faire des fleurs, l'endroit dessus qui imite le broché ; les poils qui ne sont arrêtés que tous les 10 coups, 15 coups plus ou moins. Ils ne seraient arrêtés que dans les parties où ils font figures, si l'ouvrier n'avait pas soin de faire tirer tous les 10, 15 coups, tous les poils quand il passe son second coup de navette. On est obligé de faire l'endroit dessus, parce que les desseins ou les fleurs sont légères et délicates : ces sortes d'étoffes étant d'été ; de façon que si on voulait faire l'endroit dessous il faudrait tirer le fonds afin de laisser ce qui ferait la figure : pour lors il faudrait tirer les sept huitiemes des cordages, ce qui rendrait la tire si rude et pesante qu'il ne serait pas possible de travailler l'étoffe.

présider dans le conseil de ladite tribu. Ils convoquaient l'assemblée, les proèdres en exposaient le sujet, et l'épistate demandait les avis.

On ouvrait l'assemblée par un sacrifice à Cérès, et par une imprécation. L'on sacrifiait à cette déesse un jeune porc pour purifier le lieu que l'on arrosait du sang de la victime ; l'imprécation mêlée aux vœux se faisait en ces mots : " Périsse maudit des dieux, lui, et sa race, quiconque agira, parlera, ou pensera contre la république. " C'était trop que de porter l'imprécation jusque sur la pensée, dont l'homme n'est pas le maître.

Les prytanes avaient l'administration de la justice en chef, la distribution des vivres, la police générale de l'état et particulière de la ville, la déclaration de la guerre, la conclusion et publication de la paix, la nomination des tuteurs et des curateurs, et enfin le jugement de toutes les affaires, qui après avoir été instruites dans les tribunaux subalternes, ressortissaient à ce conseil.

Le temps de leur exercice se nommait prytanie, et le lieu de leur assemblée était appelé prytanée. Voyez PRYTANIE et PRYTANEE.

Les prytanes tenaient toujours leurs assemblées au prytanée, où ils avaient un repas de fondation, mais un repas simple et frugal, soit afin que par leur exemple ils préchassent aux autres citoyens la tempérance, soit afin qu'en cas d'accidents inopinés, ils fussent en état de prendre sur le champ des résolutions convenables. Ce fut dans un de ces repas, dit Démosthènes, que les prytanes reçurent la nouvelle de la prise d'Elatée par Philippe.

Dans les temps difficiles de la république, les prytanes, après avoir assemblé le peuple, et lui avoir exposé les besoins pressants de la patrie, exhortaient chaque citoyen à vouloir bien se cotiser pour y subvenir. Le citoyen zélé se présentait au prytane, et disait : je me taxe à tant. Le citoyen avare ne disait mot, ou se dérobait de l'assemblée. Phocus, homme plongé dans une vie molle et voluptueuse, se levant un jour dans une assemblée pareille, s'avisa de dire en bon citoyen : , moi je contribue aussi du mien : oui, s'écria tout d'une voix le peuple malin et spirituel, oui, .

Toutes les grandes villes grecques avaient, à l'exemple d'Athènes, plusieurs prytanes qu'on tirait successivement des différentes tribus. L'histoire nous a conservé le nom de Luccius Vaccius Labéon, premier prytane de Cumes, à qui cette ville décerna des honneurs extraordinaires ; mais les prytanes de Cyzique sont encore plus célèbres dans l'histoire : leur conseil devait être composé de six cent membres. Il parait qu'ils étaient tirés d'une tribu, et quelquefois de deux tribus pour chaque mois, d'où il résulterait que les tribus cyzicéniennes étaient en plus grand nombre que les tribus athéniennes. Nous connaissons six tribus de Cyzique, et nous devons cette connaissance aux inscriptions des marbres. Leur prytanée était d'une grande splendeur, comme nous le dirons à la fin du mot PRYTANEE. (D.J.)