adj. et subst. (Histoire romaine) on nommait plébéiens tous ceux qui ne descendaient pas des premiers sénateurs dont Romulus forma le sénat, et de ceux qui y furent appelés par les rois qui succédèrent à Romulus. Un plébéien pouvait devenir sénateur par le choix des censeurs, lorsqu'il avait la quantité de biens ordonnée par les lois pour être du corps du sénat ; mais il ne cessait pas d'être plébéien, puisqu'il ne descendait pas des anciens sénateurs. De même un patricien qui n'avait pas assez de bien pour être sénateur pouvait être mis par les censeurs dans l'ordre des chevaliers, et ne cessait pas pour cela d'être patricien, puisqu'il sortait de famille patricienne. Enfin un patricien qui n'était ni chevalier, ni sénateur, était nécessairement du peuple sans être plébéien, de sorte qu'un citoyen pouvait être en même temps patricien et du peuple, sénateur et plébéien, patricien et sénateur, ou tout ensemble patricien, sénateur et chevalier, ou plébéien, sénateur et chevalier, ou plébéien et du peuple, etc.

Originairement les seuls patriciens faisaient le corps de la noblesse romaine ; mais dans la suite les plébéiens qui furent admis aux grandes charges de la république devinrent nobles en même temps, et eurent le droit d'avoir les images et les portraits de leurs ancêtres. Enfin, ceux qui n'en avaient point ni de leurs ancêtres, ni de leur chef, comme les nouveaux nobles qui étaient appelés novi, ceux, dis-je, qui n'avaient ni les unes, ni les autres, étaient ce que nous appelons aujourd'hui roturiers.

Comme depuis la seizième année du bannissement de Tarquin on ne voyait plus dans la république romaine que des disputes continuelles ; ces disputes, qui durèrent plus de quarante ans, donnèrent lieu à la demande que firent les plébéiens d'un corps de droit selon lequel ils pussent être gouvernés, et être à l'abri des vexations des patriciens.

Il parait par ce que disent Tite-Live et Denis d'Halicarnasse que les plébéiens se plaignaient de deux choses ; savoir, de ce qu'on violait leurs privilèges dans toutes les occasions, et de ce que dans le gouvernement les patriciens suivaient plutôt leur volonté que les lois. Ces plaintes donnèrent occasion à de grands troubles, et à la création des tribuns dont l'autorité s'éleva sur celle des patriciens, et les força d'accorder aux plébéiens les lois qu'ils demandaient. Je suis entré dans les principes de ces révolutions au mot PATRICIEN. (D.J.)

PLEBEIENS, JEUX, (Antiquité romaine) c'étaient des jeux que le peuple romain célebrait en mémoire de la paix qu'il fit avec les sénateurs après qu'il fut rentré dans la ville d'où il était sorti, pour se retirer sur le mont Aventin. D'autres disent, que ce fut après sa première reconciliation au retour du mont Sacré, l'an 261 de la fondation de Rome, et 493 avant Jesus-Christ. Quelques-uns veulent que ces jeux aient été institués pour témoigner une réjouissance publique de ce que les rois avaient été chassés de Rome l'an 245, et 509 avant J. C. après la victoire remportée par le dictateur Posthumius au lac Regille sur les Latins, et de ce que le peuple avait commencé alors de jouir de la liberté. On les faisait dans le cirque pendant trois jours, et on les commençait le 17 avant les calendes de Décembre, qui répond au 15 de Novembre. Leur nom latin était ludi plebeii. Adrien institua des jeux plébéiens du cirque l'an 874 de la fondation de Rome, c'est-à-dire, la 121 année de l'ère chrétienne. (D.J.)