S. f. (Antiquité romaine) remuria ; fête instituée en l'honneur de Rémus par Romulus son frère, à dessein d'apaiser ses manes. Servius dit que ce fut par ordre de l'oracle qu'on avait consulté sur les moyens de faire cesser la peste qui survint après la mort de Rémus, que Romulus pour y satisfaire, lui fit bâtir un tombeau magnifique sur le mont Aventin, et qu'il établit en son honneur des sacrifices annuels qu'on appela de son nom remuria. Il ajoute que lorsqu'il rendait la justice au peuple, il faisait mettre à côté de son tribunal un siege semblable au sien, sur lequel étaient posés les ornements de la dignité royale, comme si Rémus eut été vivant, et qu'il eut régné avec lui, et que c'est sur cela que Virgile a dit Remo cum fratre Quirinus jura dabat.

Ovide explique la chose d'une manière plus poétique. Il fait paraitre à Faustulus et à Acca Laurentia sa femme, fort affligés l'un et l'autre de la perte de Rémus, son ombre sanglante, qui les conjure d'engager son frère à honorer sa mémoire par une fête solennelle. Il ne manque pas pour sauver l'honneur du fondateur de Rome, accusé d'un fratricide, d'en rejeter le crime sur le tribun Céler ; cependant les prières et les conjurations qui se faisaient pendant cette cérémonie nocturne, et qui avaient beaucoup de rapport avec celles que l'antiquité superstitieuse employait pour fléchir les manes irrités contre leurs meurtriers, pourraient faire douter de la pureté et du calme de la conscience de Romulus. Quoi qu'il en sait, il parait que cette fête devint ensuite générale pour tous les morts ; ce qui lui fit donner le nom de lemuriae, lémuries. Voyez LEMURIES.

On nommait aussi remuria chez les Romains, le pourpris où Rémus prit l'augure du vol des oiseaux, et où il fut enterré. (D.J.)