ou JUNONIES, s. f. pl. (Antiquité romaine) en latin Junonalia ; fête romaine en l'honneur de Junon, dont Ovide ne parle point dans ses fastes, et qui est cependant décrite fort particuliérement par Tite-Live, Décade 3, liv. VII.

Cette fête fut instituée à l'occasion de certains prodiges qui parurent en Italie ; ce qui fit que les pontifes ordonnèrent que vingt-sept jeunes filles, divisées en trois bandes, iraient par la ville en chantant un cantique composé par le poète Livius ; mais il arriva que comme elles l'apprenaient par cœur, dans le temple de Jupiter Stator, la foudre tomba sur celui de Junon-reine, au mont-Aventin.

A la nouvelle de cet événement, les devins ayant été consultés, répondirent que ce dernier prodige regardait les dames Romaines, qui devaient apaiser la sœur de Jupiter par des offrandes et par des sacrifices. Elles achetèrent donc un bassin d'or, qu'elles allèrent offrir à Junon sur le mont-Aventin ; ensuite les décemvirs assignèrent un jour pour un service solennel, qui fut ainsi ordonné : " On conduisit deux vaches blanches du temple d'Apollon dans la ville, par la porte Carmentale : on porta deux images de Junon-reine, faites de bois de cyprès ; ensuite marchaient vingt jeunes filles, vêtues de robes trainantes, et chantant une hymne en l'honneur de la déesse. Les décemvirs suivaient couronnés de laurier, et ayant la robe bordée de pourpre. Cette pompe après avoir fait une pause dans la grande place de Rome, où les vingt-sept jeunes filles exécutèrent la danse de leur hymne, la procession continua sa route, et se rendit sans s'arrêter au temple de Junon-reine ; les victimes furent immolées par les décemvirs, et les images de cyprès furent placées dans le temple de la divinité. (D.J.) "