Antiquité romaine

S. m. (Histoire romaine) farceur, baladin d'Etrurie. On fit venir à Rome des histrions de ce pays-là vers l'an 391 pour les jeux scéniques ; Tite-Live nous l'apprend, dec. I. liv. VII.

Les Romains ne connaissaient que les jeux du cirque, quand on institua ceux du théâtre, où des baladins, qu'on appela d'Etrurie, dansèrent avec assez de gravité, à la mode de leur pays et au son de la flute sur un simple échafaud de planches. On nomma ces acteurs histrions, parce qu'en langue toscane un farceur s'appelait hister, et ce nom resta toujours depuis aux comédiens.

ou HORDICIDIES, s. f. plur. (Antiquité romaine) hordicalia dans Varron, et hordicidia dans Festus, fête qu'on célébrait à Rome le 15 Avril, en l'honneur de la terre, à laquelle on immolait trente vaches pleines, à cause des trente curies de Rome, et chaque curie fournissait la sienne. On sacrifiait la plus grande partie de ces victimes dans le temple de Jupiter Capitolin ; le pontife y présida d'abord, ensuite cet honneur tomba en partage à la plus âgée des vestales.

Une grande famine arrivée sous le règne de Numa, lui donna lieu d'instituer cette fête. Ce prince étant allé consulter l'oracle de Faune, sur le moyen de faire cesser ce terrible fléau, eut réponse en songe, qu'il fallait sacrifier une génisse prête à mettre bas ; il obéit, et la terre reprit sa fertilité.

(Histoire romaine) ce terme latin mérite ici d'être expliqué, non-seulement parce qu'on le trouve souvent dans les Historiens de Rome, mais encore parce qu'il désigne précisément le contraire de notre mot français intercession.

Intercessio chez les Romains signifiait l'opposition que tout magistrat avait droit de faire, pour arrêter s'il était possible les propositions de ses collègues ou de ses inférieurs ; mais les tribuns du peuple jouissaient seuls du privilège d'empêcher réellement par leur opposition, l'effet des propositions de tout magistrat quelconque, sans qu'aucun d'eux, excepté un membre de leur corps, put mettre opposition à tout ce qu'ils jugeraient à propos de proposer à la république.

S. m. (Histoire romaine) sénateur qui était revêtu par élection pour cinq jours de l'autorité suprême, pendant la vacance du trône, et sous la république, dans le cas de quelque anarchie, au défaut d'un dictateur.

Ce nom est proprement latin, mais il faut bien s'en servir dans notre langue puisque nous n'en avons aucun qui lui réponde ; gouverneur, régent et même entre-roi, ne rendent point le nom interrex, et ne peuvent le rendre, attendu la différence de nos gouvernements avec celui de Rome.

(Antiquité romaine) la première maison de Rome. La famille Julia prétendait tirer son origine de Julus fils d'Enée, et par lui conséquemment de la déesse Venus. On trouve des médailles de cette famille, qui ont au revers un Enée, portant Anchise sur le bras gauche, tenant de sa main droite le palladium, et marchant à grands pas comme un homme qui fuit. Le fils de Julus vint à succéder à son père dans le souverain sacerdoce, et transmit à sa famille cette première dignité de la religion, dont les empereurs romains ne manquèrent pas de s'emparer, comme succédant aux droits des Jules ; car ils prirent tous le titre de souverain pontife, et ce fut un grand coup de politique, primum arcanum imperii. Voyez PONTIFE. (D.J.)