S. m. (Histoire ancienne) cruciferes, ou religieux de sainte Croix, ordre de religieux qui fut établi vers l'an 1160, sous le pontificat d'Alexandre III. On prétend ridiculement que le pape Cletus avait donné commencement à cet institut, et que Cyriaque le rétablit à Jérusalem, après que sainte Helene, mère de Constantin, y eut trouvé la vraie croix du Fils de Dieu. Le pape Alexandre III. lui donna des règles et des constitutions ; et Clément IV. ordonna que le premier monastère, chef de l'ordre, serait à Boulogne, à sancta Maria di Morello ; mais comme cet institut déchut beaucoup dans les quatorze et seizième siècles, on en donna les monastères en commande, et le cardinal Bessarion eut le prieuré de celui de Venise. Le pape Pie V. rétablit vers l'an 1561 l'ordre des porte-croix, qui fut enfin aboli par le pape Alexandre VII. en 1656. On donna les biens des monastères qui étaient dans l'état de Venise à la république, pour pouvoir soutenir la guerre qu'elle avait contre les Turcs. Ce changement regardait la congrégation des porte-croix d'Italie ; il y en a une dans les Pays-Bas qui comprend les monastères de France ; les religieux sont vêtus de blanc, et portent un scapulaire noir, avec une croix blanche et rouge par-dessus. Le général demeure à Huy, et a des monastères à Liege, à Mastricht, à Namur, à Boisleduc, à Bruges, à Tournay, etc. celui de sainte Croix de la Bretonnerie de Paris en dépend aussi. Il y a en Portugal des porte-croix, qui ont un riche monastère à Evora. Cet ordre a fleuri autrefois en Syrie. Maurolicus, Mare ocean. Baronius, le Mire, &c.