S. m. (Histoire ancienne) les uns font remonter ce titre jusqu'au temps d'Auguste ; d'autres jusqu'au temps d'Adrien. Les premiers prétendent qu'Auguste prit plusieurs sénateurs pour l'accompagner dans ses voyages, et lui servir de conseil dans la décision des affaires ; ils ajoutent que Galien supprima ces comites ou comtes, défendit aux sénateurs d'aller à l'armée, et que ses successeurs ne prirent point de comites ou comtes. Les seconds disent que les comtes furent des officiers du palais, qui ne s'éloignaient jamais de la personne de l'empereur, et qu'on en distinguait du premier, du second et du troisième ordre, selon le degré de considération et de faveur qu'ils avaient auprès du prince.

Il y a apparence qu'en dérivant le nom de comte du comes des Latins, comme il est vraisemblable qu'il en vient, ce titre est beaucoup plus ancien qu'on ne le fait. Au temps de la république, on appelait comites les tribuns, les préfets, les écrivains, etc. qui accompagnaient les proconsuls, les propréteurs, etc. dans les provinces qui leur étaient départies, et ils étaient leurs vice-gérents et leurs députés dans les occasions où ces premiers magistrats en avaient besoin.

Sous quelques empereurs, le nom de comte fut plutôt une marque de domesticité, qu'un titre de dignité. Ce ne fut que sous Constantin qu'on commença à désigner par le nom de comte une personne constituée en dignité. Eusebe dit que ce prince en fit trois classes, dont la première fut des illustres, la seconde des clarissimes ou considérés, et la troisième des très-parfaits : ces derniers avaient des privilèges particuliers ; mais il n'y avait que les premiers et les seconds qui composassent le sénat.

Mais à peine le nom de comte fut-il un titre, qu'il fut ambitionné par une infinité de particuliers, et qu'il devint très-commun, et par conséquent peu honorable. Il y eut des comtes pour le service de terre, pour le service de mer, pour les affaires civiles, pour celles de la religion, pour la jurisprudence, etc. Nous allons exposer en peu de mots les titres et les fonctions des principaux officiers qui ont porté le nom de comte, selon l'acception antérieure à celle qu'il a aujourd'hui dans l'Europe.

On nomma comes Egypti, un ministre chargé de la caisse des impôts sur la soie, les perles, les aromates et autres marchandises précieuses. Son pouvoir était grand ; il ne rendait compte qu'à l'empereur. Le gouvernement d'Egypte était attaché à sa dignité. On le désignait aussi quelquefois par comes rationalis summarum. Comes aerarii, ou comes largitionum ; une espèce d'intendant des finances, le garde de leurs revenus, et le distributeur de leurs largesses. Comes Africae, ou dux limitaneus ; un gouverneur en Afrique des forteresses et places frontières ; il commandait à seize sous-gouverneurs. Comes Alanus, le chef d'une compagnie de soldats Alains ; il était subordonné au magister militum. Comes annonae, un officier chargé par l'empereur de l'approvisionnement et de la subsistance générale de Constantinople. Comes archiatrorum sacri palatii, un chef des archiatres du sacré palais, ou le premier médecin de l'empereur ; il fut du premier, du second, ou du troisième ordre, selon le plus ou le moins de crédit qu'il eut auprès du prince. Comes Argentoratensis, un commandant de la garnison de Strasbourg. Comes auri, un garde de la vaisselle d'or et d'argent de l'empereur, ou un officier chargé de mettre en or l'argent des coffres de l'empereur ; on l'appelait aussi, le directeur scrinii aureae massae, ou un inspecteur général des mines. Comes Britanniae, celui qui commandait sur les côtes de cette province pour les Romains ; il s'appelait aussi comes maritimi tractus, comes littoris, comes littoris Saxonici per Britanniam. Comes buccinatorum, un chef des trompettes, un inspecteur et juge de cette troupe. Comes castrensis, un chef des officiers de cuisine ou un pourvoyeur général du camp ; ou dans des temps plus reculés, un seigneur d'un château fortifié. Comes cataphractarius, un chef de cuirassiers. Comes civitatis, le premier magistrat d'une ville. Comes clibanarius, le même que cataphractarius. Comes commerciorum, un inspecteur général du commerce ; il avait sous lui les intendants du commerce de l'Orient, de l'Egypte, de la Mésie, de la Scythie, du Pont, et de l'Illyrie ; ils veillaient tous aux importations, exportations, etc. et ils étaient soutenus dans leurs fonctions par une milice particulière. Comes sacri consistorii, un officier de confiance de l'empereur ; il assistait à la réception des ambassadeurs, il avait place au conseil, lors même qu'on y délibérait des affaires les plus secrètes : ce comte fut du premier ordre. Comes contariorum, un chef des piquiers. Comes dispositionum, un ministre de la guerre ; il avait sa caisse, dont il était appelé princeps sui scrinii, in capite constitutus, prior in scrinio. Comes domesticorum, un chef des gardes de l'empereur ; sa fonction en paix et en guerre était de veiller à la personne de l'empereur, sans s'en éloigner : il abusa quelquefois de sa place. Il y avait des gardes domestiques à pied et à cheval ; on appelait ceux-ci protectores, et on les comprenait tous sous le nom de praetoriani. Comes domorum, un inspecteur des bâtiments royaux ; il portait en Cappadoce le nom de comes domus divinae. Comes equorum regiorum, un grand écuyer de l'empereur. Comes excubitorum, un chef des gardes de nuit. Comes exercitus, comes rei militaris, un général d'armée. Comes foederatorum, un chef des soldats étrangers et des soudoyés. Comes formarum, un inspecteur des aqueducs ; on l'appelait aussi aedilis, ou curator formarum. Forma signifiait une charpente destinée à soutenir un canal de brique ou de pierre. Cet inspecteur était subordonné au praefectus urbis. Comes gildoniaci, un inspecteur des domaines que Gildo possédait en Espagne, et qu'il perdit avec la vie ; il était subordonné au comes rerum privatarum. Comes horreorum, un inspecteur des greniers. Comes Italiae, le gouverneur des frontières de l'Italie. Comes Italicianus ou Gallicanus, le trésorier de la chambre des domaines des Gaules et d'Italie ; on l'appela quelquefois comes largitionum, quand son district fut borné à un diocèse. Comes largitionum comitatensium, un trésorier de l'empereur, et un distributeur de ses bienfaits privés ; il suivait en voyage ; ses commis s'appelaient largitionales comitatenses, de largitionibus, de privatis, de sacris, de comitatensibus, etc. synonymes entr'eux, comme largitio, aerarium, fiscus, etc. Comes largitionum privatarum, un contrôleur des revenus personnels et propres de l'empereur, et dont il ne devait aucun compte à l'état ; ses subalternes s'appelaient rationales rei privatae ; leur chef portait le nom de praefectus ou procurator rei privatae ; il veillait aux bona caduca, vaga municipia, etc. Comes largitionum sacrarum, un contrôleur des finances destinées aux charges de l'état, comme les honoraires des magistrats, la paye des militaires, etc. on l'appelait quelquefois comes sacrarum, comes largitionum, comes sacrarum remunerationum. Il réglait les affaires du fisc ; il en faisait exécuter les débiteurs ; il fournissait à l'entretien des édifices publics ; il avait un district très-étendu ; il jugeait à mort ; il connaissait des trésors trouvés, des impôts, des péages, du change, des réparations, des confiscations, etc. Comes legum, un professeur en droit. Comes limitis ou limitaneus, un gouverneur de forteresses limitrophes. Comes marcarum, le même que limitaneus. Comes maritimae, un gouverneur des côtes ; ses subalternes s'appelaient vice-comites maritimae. Comes matronae, un officier chargé d'accompagner une femme ou une fille : c'était une imprudence que de n'en avoir point. Comes metallorum per Illyricum, un inspecteur des mines de ce pays ; il était soumis au comes largitionum sacrarum. Comes notariorum, un chef des gens de robe, autrefois un chancelier. Comes numeri cohortis, un chef d'une troupe de six compagnies de soldats qu'on appelait numerus. Comes obsequii, un maréchal des logis de l'empereur en voyage. Comes officiorum, le chef de tous les officiers servants au palais de l'empereur. Comes Orientis, un vice-gérent du praefectus praetorii Orientis ; il s'appelait aussi praeses Orientis. Comes pagi, un baillif d'un village. Comes portuum, un inspecteur des ports, surtout de Rome et de Ravennes. Comes palatinus, ou comes à latère, un juge de toutes les affaires qui concernaient l'empereur, ses officiers, son palais, sa maison : c'est de-là que descendent les princes palatins d'aujourd'hui, et les comtes palatins. Il y avait quatre princes palatins, un en Bavière, un en Suabe, un en Franconie, et un en Saxe : il n'en reste que deux, qui ont conservé le vicariat de l'empire. Voyez ci-après COMTES PALATINS, et à PALATINS l'article PRINCES PALATINS. Comes patrimonii sacri, contrôleur des revenus propres de l'empire ; il était subordonné au comes privatarum domus divinae. Comes praesens, un chef des gardes de service. Comes provinciae, ou rector provinciae, un gouverneur de province ; il était comte du premier ordre ; il commandait les troupes en guerre ; il jugeait à mort pendant la paix : les landgraves de l'Allemagne y font remonter leur origine. Comes rei militaris seu exercitus ou militum, un général chargé de la conservation d'une province menacée de guerre. Comes rei privatae, ou rerum privatarum, ou largitionum, voyez plus haut. Comes remunerationum sacrarum, voyez plus haut. Comes riparum et alvei, ou plus anciennement curator alvei, un inspecteur du Tibre ; il était subordonné au préfet de la ville. Comes sagittarius, un chef d'archers : ces archers faisaient partie de la garde à cheval de l'empereur. Comes scolae, un chef de classe, les officiers du palais étaient distribués en classes ; il y avait celles des cutariorum, des vexillariorum, des silentiariorum, des exceptorum, des chartulariorum, etc. Ceux qui composaient ces classes se nommaient scolares ; et leurs chefs, comites scolarum. Ils étaient subordonnés au magister officiorum. Comes vacans, un officier vétéran. Comes vestiarii, un garde du linge de l'empereur ; il s'appelait aussi lineae vestis magister : il était sous le comes largitionum privatarum.

Tous ces comtes jettent beaucoup d'obscurité et d'embarras dans les auteurs du droit romain, qui en ont fait mention. On honora de ce titre, outre les officiers dont nous venons de parler, ceux qui avaient bien mérité de l'état ; comme des professeurs en droit qui avaient vingt ans d'exercice. Dans le bas empire, le premier comte s'appela protocomes.

* COMTE, (Histoire moderne) la qualité de comte diffère beaucoup aujourd'hui de ce qu'elle était anciennement : elle n'est ni aussi importante qu'au temps des premiers comtes de la nation, ni aussi commune qu'au temps des derniers comtes de l'empire.

Le comte que les Latins appelaient comes à commeando, ou à comitando, que les Allemands appellent graaf, que les anciens Saxons ont appelé eolderman, que les Danois nomment earlus, et les Anglais earl, est parmi nous un homme noble qui possède une terre érigée en comté, et qui a droit de porter dans ses armes une couronne perlée, ou un bandeau circulaire orné de trois pierres précieuses, et surmonté ou de trois grosses perles, ou d'un rang de perles qui se doublent ou se triplent vers le milieu et le bord supérieur du bandeau, et sont plus élevées que les autres.

Ce titre d'honneur ou degré de noblesse, est immédiatement au-dessus de celui de vicomte, et au-dessous de celui de marquis.

Les empereurs firent des premiers Comtes de leurs palais, des généraux d'armées, et des gouverneurs de provinces. Ceux qui avaient été vraiment comtes de l'empereur avant que de passer à d'autres dignités, retinrent ce titre : d'où il arriva que ceux qui leur succédèrent dans ces dignités, se firent appeler comtes, quoiqu'ils ne l'eussent point été réellement. Les anciens comtes du palais, sous les empereurs, s'appelaient d'abord comites et magistri ; ils supprimèrent dans la suite le magistri. Dans ces temps les ducs n'étaient distingués des comtes que par la nature de leurs fonctions. Les comtes étaient pour les affaires de la paix ; les ducs pour celles de la guerre. La grande distinction qui existe maintenant entre ces dignités, n'est pas fort ancienne.

Les Français, les Allemands, etc. en se répandant dans les Gaules, n'abolirent point la forme du gouvernement romain, et conservèrent les titres de comtes et de ducs que portaient les gouverneurs de provinces et de villes. Sous Charlemagne, les comtes étaient gouverneurs et juges des villes et des provinces. Les comtes qui jugeaient et gouvernaient des provinces, supérieurs des comtes qui ne jugeaient et ne gouvernaient que des villes, étaient les égaux des ducs qui ne jugeaient et gouvernaient des provinces que comme eux, et qui étaient pareillement amovibles.

Ce fut sous les derniers de nos rois de la seconde race, que ces seigneurs rendirent leurs dignités héréditaires ; ils en usurpèrent même la souveraineté, lorsque Hugues Capet, qui en avait fait autant lui-même pour le duché de France et le comté de Paris, parvint à la couronne. Son autorité ne fut pas d'abord assez affermie pour s'opposer à ces usurpations ; et c'est de-là qu'est venu le privilège qu'ils ont encore de porter une couronne dans leurs armes. Peu-à-peu les comtés sont revenus à la couronne, et le titre de comte n'a plus été qu'un titre accordé par le roi, en érigeant en comté une terre où il se réserve juridiction et souveraineté.

D'abord la clause de réversion du comté à la couronne au défaut d'enfants mâles, ne fut point mise dans les lettres patentes d'érection ; mais pour obvier à la fréquence de ces titres, Charles IX. l'ordonna en 1564. Cette réversion ne regarde que le titre, et non le domaine, qui passe toujours à ceux à qui il doit aller selon les lais, mais sans attribution de la dignité.

Il y a eu entre les marquis et les comtes des contestations pour la préséance. On alléguait en faveur des comtes qu'il y avait des comtes pairs, et non des marquis ; cependant la chose a été décidée pour les marquis : ils précèdent les comtes, quoique leur titre soit très-moderne en France ; il ne remonte pas au-delà de Louis XII. qui créa marquis de Trants un seigneur de l'illustre et ancienne maison de Villeneuve. Le titre de marquis est originaire d'Italie.

Comme on donnait anciennement le nom de comte aux gouverneurs de villes et de provinces, dont une des fonctions était de conduire la noblesse à l'armée, et que quelques capitaines prirent le même titre, sans y être autorisés par un gouvernement de ville ou de province, on fit dans la suite du nom de comte celui de comite, qui est resté à ceux qui commandent les forçats sur nos galeres ; on fit aussi celui de vicomte, qui de même que les anciens comtes étaient juges dans leurs villes ou provinces, sont restés juges dans quelques-unes de la Normandie, et ailleurs ; à Paris même, le prevôt de la ville délégué par le comte, est encore juge dans le vicomté de Paris.

Nos ambassadeurs et plénipotentiaires sont dans l'usage de prendre le titre de comte, quoiqu'ils n'aient point de comtés ; ils croient ce relief nécessaire pour avoir dans les cours de leur négociation, un degré de considération proportionné à l'importance de leurs fonctions.

En Angleterre, on appelle comtes les fils des ducs, et vicomtes les fils des comtes. Le titre de comte s'éteignait originairement avec celui qui le portait ; Guillaume le Conquérant le rendit héréditaire, en récompensa quelques grands de sa cour, l'annexa à plusieurs provinces, et accorda au comte pour soutenir son rang, la troisième partie des deniers des plaidoyeries, amendes, confiscations, et autres revenus propres du prince, dans toute l'étendue de son comté. Cette somme se payait par l'échevin de la province. Aujourd'hui les comtes sont créés par chartre ; ils n'ont ni autorité, ni revenus dans les comtés dont ils portent les noms : le titre de comte ne leur vaut qu'une pension honoraire sur l'échiquier. Le nombre des comtes étant devenu plus grand que celui des comtés proprement dits ; il y en a dont le comté est désigné par le nom d'une portion distinguée d'une province ou d'un autre comté, par celui d'une ville, d'un village, d'un bourg, d'un château, d'un parc. Il y a même deux comtes sans nom de terre ; le comte de Rivers, et le comte Poulet. Il y a une charge qui donne le titre de comte-maréchal. Voyez ci-après COMTE-MARECHAL.

La cérémonie de création de comte se fait en Angleterre par le roi, en ceignant l'épée, mettant le manteau sur l'épaule, le bonnet et la couronne sur la tête, et la lettre patente à la main, à celui qui est créé, que le roi nomme consanguineus noster, mon cousin, et à qui il donne le titre de très-haut et très-noble seigneur. Les perles de la couronne du comte anglais sont placées sur des pointes et extrémités de feuillages. On y fait moins de façon en France. Lorsque la terre est érigée en comté par lettres patentes, le titulaire et sa postérité légitime prennent le titre de comte, sans autre cérémonie que les enregistrements requis des lettres d'érection.

* COMTE-MARECHAL, (Histoire moderne) c'est en Angleterre un officier de la couronne. Il avait anciennement plusieurs tribunaux, tels que la cour de chevalerie, presque ensevelie dans l'oubli, et la cour d'honneur qu'on a rétablie depuis peu. Il juge, à la cour de la maréchaussée, les criminels pris dans les lieux privilégiés. L'officier, immédiatement sous le comte-maréchal, s'appelle chevalier-maréchal. Le collège des hérauts-d'armes est sous la juridiction du comte. Cette dignité est héréditaire dans la famille de Howard. La branche principale en est maintenant revêtue ; mais des raisons d'état n'en permettent l'exercice que par députés.

* COMTES DE LYON, DE BRIOUDE, DE SAINT-PIERRE, DE MACON, etc. ce sont des chanoines décorés de ce titre ; parce qu'anciennement ils étaient seigneurs temporels des villes où leurs chapitres sont situés. Nos rois ont retiré la plupart de ces seigneuries, et n'ont laissé que le nom de comtes aux chapitres. Il n'y a plus que quelques prélats, comme les comtes et pairs, à qui il reste, avec le titre des droits seigneuriaux, mais subordonnés à ceux de la souveraineté.

COMTES PALATINS, (Jurisprudence et Histoire) Il y a dans l'Empire un titre de Palatin qui n'a rien de commun avec celui des princes palatins du Rhin ; c'est une dignité dont l'empereur décore quelquefois des gens de Lettres : on les appelle comtes palatins ; et selon le pouvoir que leur donnent les lettres patentes de l'empereur, ils peuvent donner le degré de docteur, créer des notaires, légitimer des bâtards, donner des couronnes de laurier aux poètes, annoblir des roturiers, donner des armoiries, autoriser des adoptions et des émancipations, accorder des lettres de bénéfice d'âge, etc. mais cette dignité de comte est vénale et s'accorde facilement ; on fait aussi peu de cas de ce qui est émané de ces comtes. Les papes font aussi de ces comtes palatins. Jean Navar, chevalier et comte palatin, fut condamné par arrêt du parlement de Toulouse, prononcé le 25 Mai 1462, à faire amende honorable et demander pardon au roi pour les abus par lui commis, en octroyant en France des lettres de légitimation, de notariat, et autres choses dont il avait puissance du pape ; ce qui étant contraire à l'autorité du roi, le tout fut déclaré nul et abusif. Voyez le tableau de l'empire germanique, page 107. et les arrêts de Papon, page 248. (A)