S. m. pl. (Histoire ancienne) ministres de la religion chez les anciens Gaulois, qui habitaient dans l'Auvergne et dans la Bourgogne, où ils avaient un collège. Leur profession était d'écrire en vers les actions immortelles des héros de leur nation, et de les chanter au son d'un instrument qui ressemblait assez à la lyre. Voici comme en parle Lucain :

Vos quoque qui fortes animas, belloque peremptas,

Laudibus in longum vates dimittitis aevum,

Plurima securi fudistis carmina Bardi.

Les Bardes et les Druides différaient en ce que ceux-ci étaient les prêtres et les docteurs de la nation, et que les Bardes n'étaient que poètes ou chantres. Cependant l'autorité de ceux-ci, quoiqu'inférieure à celle des Druides, était si respectée des peuples, qu'on raconte qu'ils avaient fait quitter les armes à des partis prêts à se charger. Larrey, Pasquier, et Bodin, leur donnent le titre de prêtres et de philosophes ; et Cluvier y ajoute celui d'orateurs, mais sans fondement. Strabon, plus voisin du temps auquel ont vécu les Bardes, compte trois sectes parmi les Gaulois, les Druides, les Bardes, et les Evates. Les Bardes, ajoute-t-il, sont chantres et poètes ; les Evates, prêtres et philosophes ; et les Druides, à la philosophie naturelle, c'est-à-dire la Physique, ajoutent la science des mœurs. Mais Hormius réduit ces sectes à deux classes, les Bardes et les Druides ; d'autres n'en font qu'un corps, sous le nom générique de Druides. Cluvier, fondé sur ce que Tacite traitant des mœurs des anciens Germains, fait mention de leurs chants et de leurs poèmes historiques, veut que ces peuples aient eu aussi des poètes nommés Bardes.

Bochart fait dériver ce nom de parat, chanter. Cambdem convient avec Festus que Barde signifie un chantre, en Celtique, Bard : d'autres tirent ce nom de Bardus, ancien Druide, fils de Drys, le cinquième roi des Celtes. (G)