S. m. (Histoire ancienne) bannissement. Voyez l'article BANNISSEMENT.

Chez les Romains le mot exil, exilium, signifiait proprement une interdiction, ou exclusion de l'eau et du feu, dont la conséquence naturelle était, que la personne ainsi condamnée était obligée d'aller vivre dans un autre pays, ne pouvant se passer de ces deux éléments. Aussi Ciceron, ad Heren. (supposé qu'il soit l'auteur de cet ouvrage) observe que la sentence ne portait point précisément le mot d'exil, mais seulement d'interdiction de l'eau et du feu. Voyez INTERDICTION.

Le même auteur remarque que l'exil n'était pas à proprement parler un châtiment, mais une espèce de refuge et d'abri contre des châtiments plus rigoureux : exilium non esse supplicium, sed perfugium portusque supplicii. Pro Caecin. Voyez PUNITION ou CHATIMENT.

Il ajoute qu'il n'y avait point chez les Romains de crime qu'on punit par l'exil, comme chez les autres nations : mais que l'exil était une espèce d'abri où on se mettait volontairement pour éviter les chaînes, l'ignominie, la faim, etc.

Les Athéniens envoyaient souvent en exil leurs généraux et leurs grands hommes, soit par jalousie de leur mérite, soit par la crainte qu'ils ne prissent trop d'autorité. Voyez OSTRACISME.

Exil se dit aussi quelquefois de la relégation d'une personne dans un lieu, d'où il ne peut sortir sans congé. Voyez RELEGATION.

Ce mot est dérivé du mot latin exilium, ou de exul, qui signifie exilé ; et les mots exilium ou exul sont formés probablement d'extra solum, hors de son pays natal.

Dans le style figuré, on appelle honorable exil, une charge ou emploi, qui oblige quelqu'un de demeurer dans un pays éloigné et peu agréable.

Sous le règne de Tibere, les emplois dans les pays éloignés étaient des espèces d'exils mystérieux. Un évêché en Irlande, ou même une ambassade, ont été regardés comme des espèces d'exils : une résidence ou une ambassade dans quelque pays barbare, est une sorte d'exil. Voyez le Dictionnaire de Trévoux et Chambers. (G)