S. m. (Histoire ancienne) payen qui adore les idoles. Voyez IDOLE, PAYEN, DIEU.

Les Hébreux appelaient gentes, nations, tous les autres peuples de la terre, tout ce qui n'était pas israélite ou hébreu. Il y en a qui disent que les Gentils ont été appelés de ce nom, par opposition aux Juifs et aux Chrétiens, qui ont une loi positive qu'ils suivent dans leur religion ; au lieu que les Gentils n'ont que la loi naturelle, et celle qu'ils s'imposent librement à eux-mêmes : Gentiles quia sunt et geniti fuerunt.

Les Juifs se servaient du mot de gentil dans le sens que les Chrétiens emploient celui d'infidèle. S. Paul est appelé le docteur et l'apôtre des Gentils ; c'est ainsi qu'il s'appelle lui-même, Rom. XIe 13. " Tant que je serai l'apôtre des Gentils, je travaillerai à rendre illustre mon ministère ".

La vocation des Gentils à la foi a été prédite dans l'ancien Testament, comme elle s'est accomplie dans le nouveau. Voyez Ps. IIe 8. Is. IIe 2. Joel, IIe 29. Matth. VIIIe 2. XIIe 18. Act. XIe 18. XIIIe 47. 48. xxviij. 28. Rom. j. 5. IIIe 29 XIe 12. 13. 25. Eph. IIe Apoc. XIe 2. xxij. 2.

Dans le Droit et dans l'Histoire romaine, le nom de gentil, gentilis, signifie quelquefois ceux que les Romains appelaient barbares, soit qu'ils fussent leurs alliés ou non. Dans Ammien, dans Ausone, et dans la notice de l'Empire, il est parlé des Gentils dans le sens qui vient d'être expliqué.

Les Romains ont aussi appelé Gentils, les étrangers qui n'étaient pas sujets de l'Empire, comme on le voit dans le code théodosien, au traité de nuptiis Gentilium, où gentiles est opposé à provinciales, c'est-à-dire aux habitants des provinces de l'Empire.

Ce mot ne s'est introduit dans le latin et dans le grec, où il est aussi en usage, que depuis l'établissement du Christianisme, et il est pris de l'Ecriture. Dictionnaire de Trévoux et de Chambers. (G)

* GENTILS, (philosophie des) Voyez les articles PHILOSOPHIE DES GRECS, DES ROMAINS, et l'article HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE en général.